Le sommeil et ses troubles

L'hypersomnie se caractérise par une somnolence excessive (survenant de façon quotidienne et à plusieurs reprises au cours de la journée) débouchant sur un endormissement effectif. La somnolence peut être plus ou moins grave, allant parfois jusqu'à l'endormissement brutal dans des circonstances inhabituelles. Elle est à distinguer de la "fatigue", que les patients ne ressentent habituellement pas tant qu'ils restent physiquement actifs (1,2). L'hypersomnie peut être la conséquence d'un autre trouble du sommeil tel qu'une narcolepsie, un syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAOS) ou un syndrome des jambes sans repos, mais aussi de certaines maladies psychiatriques ou médicales, d'un traitement pharmacologique ou de la consommation d'alcool. L'insomnie se caractérise par des difficultés à s'endormir ou à rester endormi, des réveils prématurés ou un mauvais sommeil survenant de façon fréquente (min. 3x/sem.). Elle se solde par un moins bon fonctionnement diurne avec fatigue, somnolence, irritabilité et concentration réduite. On distingue une forme aiguë (< 4 semaines) et une forme chronique (min. 3 mois) (1, 3). L'insomnie chronique accompagne souvent d'autres tableaux cliniques somatiques ou psychiatriques tels que douleur chronique, dépression et troubles anxieux. Il arrive qu'elle induise un conditionnement négatif, où le patient commence à être anxieux dès le rituel du coucher et tombe dans un cercle vicieux (2, 3). La narcolepsie est une maladie neurologique rare dont la cause reste mal connue. Ses principaux symptômes sont la survenue récurrente d'une somnolence excessive et de "crises d'endormissement" en journée, des épisodes de cataplexie (perte bilatérale transitoire et brutale du tonus musculaire déclenchée p.ex. par l'émotion, sans perte de connaissance), des hallucinations hypnagogiques (rêves hyperréalistes au moment de l'endormissement ou du réveil) et la paralysie du sommeil (incapacité de mouvement transitoire au moment de l'endormissement ou du réveil) (1). La narcolepsie apparaît le plus souvent entre 15 et 35 ans et persiste tout au long de la vie, avec un impact parfois considérable sur la vie sociale et professionnelle. En outre, la somnolence excessive et les "crises d'endormissement" ne sont pas sans danger et peuvent être une cause d'accidents du travail ou de la circulation (2, 4). Le SAOS est un trouble du sommeil chronique courant que l'on observe surtout chez les hommes d'âge mûr en surpoids et atteints d'hypertension. Il se caractérise par la survenue d'au moins 5 arrêts respiratoires (? 10s) par heure de sommeil et par une somnolence excessive en cours de journée en combinaison avec au moins deux des critères suivants: ronflements sonores fréquents, sensation d'étouffement ou apnées nocturnes, hypertension (1, 2, 5). À long terme, le SAOS peut déboucher sur une détérioration de la qualité et vie et sur un risque accru d'accidents de la circulation, de troubles cardiovasculaires (hypertension, infarctus, AVC) et de diabète (1, 5). Le SJSR est un trouble moteur associé au sommeil, caractérisé par la survenue au repos de paresthésies des membres (généralement inférieurs) accompagnées d'un besoin irrépressible de bouger ceux-ci, ce qui peut entraver l'endormissement. Les patients qui en souffrent présentent souvent aussi au cours du sommeil des mouvements périodiques des jambes, qui évoquent le réflexe de Babinski (extension du pied, flexion du genou et de la hanche) et sont généralement saccadés et violents (1, 2). Les plus fréquents des troubles du rythme circadien sont le trouble de la phase de sommeil retardée (TPSR), dans lequel le rythme veille/sommeil est décalé vers une heure plus tardive que la normale, et le trouble de la phase de sommeil avancée, dans lequel l'horloge biologique est au contraire en avance. L'endormissement se produit généralement toujours vers la même heure, mais le sommeil lui-même n'est pas perturbé et de durée normale - une différence fondamentale avec l'insomnie. Le TPSR empêche par ailleurs le patient de s'acquitter de ses obligations matinales et peut être responsable d'une forte somnolence en journée. Ceux qui en souffrent sont incapables d'adapter leur rythme de sommeil aux horaires conventionnels (1, 2). Les parasomnies sont un trouble du sommeil caractérisé par la survenue épisodique de phénomènes physiques indésirables au cours du sommeil - p.ex. somnambulisme, soliloquies, angoisses et hurlements, grincements de dents et cauchemars (1, 2).