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Alors que la forêt amazonienne brûle, la Fondation Cartier propose une exposition qui explore le monde des arbres aussi bien au niveau scientifique qu'artistique en choisissant trois branches principales : celui de la connaissance scientifique puisque les derniers développements amène à émettre l'hypothèse d'une intelligence végétale, esthétique notamment au travers d'oeuvres d'artistes sud-américains et indigènes tels les indiens yanomami d'Amazonie (des dessins dignes souvent de l'art brut, ce qui n'est pas une critique mais une constatation) et enfin en abordant le thème hélas trop actuel de la destruction. Des scientifiques architectes, (Cesare Leonardi et Franca Stagi) qui ont étudié les arbres durant dix ans et biologistes (Stefano Mancuso) viennent compléter cette exposition qui mêle témoignages, plans de coupe d'un parc, installations (Tony Oursler), photographies (entre autres noir et blanc, fascinantes, semblables à des dessins de la forêt amazonienne, signées Cassio Vasconcellos), oeuvres plastiques (magnifiques arbres pixelisés de Charles Gaines), vidéos, films (d'Agnès Varda et Raymond Depardon notamment), sculptures (de Giuseppe Penone bien entendu) et intervention de botanistes, dont Francis Hallé. Lequel déclare dans cette exposition très touffue où le spectateur se perd dans l'effeuillage surabondant de la question des arbres : "Je me demande si le rapport premier aux arbres n'est pas d'abord esthétique, avant même d'être scientifique. Quand on rencontre un bel arbre c'est tout simplement extraordinaire. "En effet, cette exposition bavarde aurait eu intérêt à élaguer sa ramification car on ne voit plus le tronc central : l'arborescence a du bon mais pas quand dans les arbres on perd le sens.Et puis si l'on ne peut mettre en doute l'engagement écologique de la Fondation Cartier qui n'en est pas à son premier essai, on peut tout de même se demander du coût en individus sylvestres de la luxueuses brochure de 30 pages sur papier fort.