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Les bienfaits du sevrage tabagique sont nombreux. Des scientifiques britanniques en ont découvert un nouveau après avoir analysé les biopsies pulmonaires de 16 personnes parmi lesquelles des fumeurs, des anciens fumeurs, des personnes n'ayant jamais fumé et des enfants. Ils ont séquencé l'ADN de 632 colonies cellulaires dérivées de cellules épithéliales bronchiques individuelles et ont examiné le schéma des changements génétiques dans ces cellules pulmonaires non cancéreuses. Les chercheurs ont découvert que, même si elles ne sont pas cancéreuses, plus de neuf cellules pulmonaires sur dix chez les fumeurs actuels présentent de 1.000 à 10.000 modifications génétiques supplémentaires par rapport aux non-fumeurs, et ces mutations sont causées directement par les produits chimiques de la fumée de tabac. Plus d'un quart de ces cellules endommagées présentent au moins une mutation cancérigène, ce qui explique pourquoi le risque de cancer du poumon est tellement plus élevé chez les fumeurs. De façon inattendue, chez les personnes qui ont arrêté de fumer, les auteurs ont trouvé un groupe conséquent de cellules bordant les voies respiratoires qui ont échappé aux dommages génétiques de leur tabagisme passé. Génétiquement, ces cellules sont semblables à celles de personnes n'ayant jamais fumé : elles ont beaucoup moins de dommages génétiques dus au tabagisme et ont un faible risque de devenir cancéreuses. Les ex-fumeurs possèdent quatre fois plus de ces cellules saines que les personnes qui continuent la cigarette, ce qui représente jusqu'à 40% du total des cellules pulmonaires chez les ex-fumeurs. L'étude montre qu'il n'est jamais trop tard pour arrêter de fumer. Perdre cette mauvaise habitude peut faire bien plus que simplement empêcher de nouveaux dommages aux poumons. Cela pourrait également permettre à de nouvelles cellules saines de reconstituer activement la muqueuse de nos voies respiratoires et ainsi contribuer à réduire le risque de développer un cancer du poumon.