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Un vieux père est appelé par un juge d'instruction de Buenos Aires dans une affaire de conflit de propriété qui concerne La Quietud, son riche latifundio qu'on imagine planté au milieu de la pampa. L'homme ne résiste pas à l'interrogatoire pourtant cordial, et fait un AVC quasi fatal. Dans un état végétatif qui laisse peu d'espoir, Augusto est ramené chez lui sous le regard d'Eugenia, sa fille revenue de Paris précipitamment, adorée par sa mère Esmeralda, et celui de Mia, sa presque jumelle, adulée par son père et qui lui rendait bien.Les jeunes femmes retrouvent leurs jeux sexuels incestueux, leurs amants locaux, qui dans le cas de Mia n'est autre que le compagnon de sa soeur, lequel fait également le voyage de retour en Argentine...Le tout sous le regard d'une mère dominatrice et reliftée, un peu comme l'Argentine après la dictature, période en arrière-fond de ce film sophistiqué, mais artificiel comme l'assistance sous lequel est placé le patriarche à son retour a casa : La Quietud multiplie les références et les couches au point d'en devenir une construction peu crédible. On pense aux films de Bunuel ou Saura à l'époque dans leur allégorie de la dictature franquiste et aux photos et films léchés de David Hamilton dans le cas des scènes de sexe, notamment de saphisme entre les deux soeurs.Dommage, car ce huis clos aux champs aux références parfois un peu lourdes (le père diplomate durant l'époque des généraux a perdu ses facultés mentales à l'image de l'Argentine, souvent amnésique, quant à son douloureux passé) et données de façon axiomatique sans développements, est servi par d'excellents acteurs et surtout actrices dont Graciela Borges dans le rôle de la mère Esmeralda ; mais l'on saluera surtout les performances fusionnelles de Martina Gusman (habituée des films de Trapero, son compagnon) dans celui de Mia, ou de Bérénice Béjo toujours excellente et on l'oublie souvent, mais il ne s'agit là ni d'amnésie ou d'amnistie, elle aussi d'origine... argentine.