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Cette année, une formation à la gestion émotionnelle de crise a été organisée dans le cadre de la 1ère édition du Certificat d'université en Gestion officinale de l'université de Liège. Et, confinement oblige, Adrien Bailly, psychologue en neurosciences cognitives et comportementales (ULiège), a dû la donner à distance. Heureuse coïncidence ou réelle opportunité, toujours est-il que la vingtaine de participants a particulièrement apprécié ce cours sur les premières étapes pour gérer les émotions en temps de crise. " Ils souhaitaient que cette information circule, ce qui démontre la simplicité des propos et leur utilité. Alain Chaspierre de l'APB a également trouvé cela intéressant et m'a demandé d'en faire une note qui a été publiée le 31 mars sur le site de l'Association. Je n'avais pas prévu de faire cela, mais j'ai répondu à une demande qui voulait des outils directement utiles ", se réjouit-il. " L'objectif est d'essayer, dans un moment de crise, de pouvoir répondre aux inquiétudes des pharmaciens et de leur donner des compléments d'informations sur les émotions, comment les gérer, comment arriver à les exprimer, pour qu'ils puissent tenir le coup avec leurs équipes face au grand défi du coronavirus ", ajoute le psychologue. Lors de la formation du 28 mars dernier, les pharmaciens participants ont surtout signalé ressentir un manque de reconnaissance du secteur. " Ils me demandaient de les aider à gérer cette situation de stress, à l'évacuer et à trouver du plaisir pour continuer et motiver leur personnel. On veut éviter que les personnes partent en burnout parce qu'elles sont fatigués et qu'elles se démotivent. Et ceci, alors qu'à l'époque (et toujours maintenant), on ne voyait pas le bout de la crise ". " On n'est pas habitué à parler des émotions parce que cela peut toujours avoir des connotations négatives et on n'est pas outillé : quand on demande à quelqu'un comment il va et quelles émotions il ressent, le vocabulaire employé n'est pas très riche, ce qui empêche de mettre des nuances, de comprendre et d'entrapercevoir les causes d'un état émotionnel ", fait observer Adrien Bailly.