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L'application est disponible depuis le 30 septembre pour l'ensemble de la population. Elle permet essentiellement trois choses : - vous avertir si vous avez été en contact étroit avec une personne testée positive au coronavirus, sans que vous sachiez qui, où et quand ; - vous conseiller quant aux étapes à suivre pour vous protéger et protéger les autres ; - avertir anonymement les autres utilisateurs de l'app avec lesquels vous avez eu un contact étroit, si vous avez été testé positif au coronavirus. - Lorsqu'un utilisateur de l'app est contaminé par le coronavirus, il peut faire envoyer une alerte à tous les contacts étroits qu'il a eus au cours des derniers jours ", explique le site coronalert.be. " Cette méthode est plus rapide que la détection classique des contacts assurée par le centre de contact. Elle fonctionne également pour les contacts que vous ne connaissez pas personnellement. "" Cette application numérique vient compléter le dispositif manuel mis en place dès l'amorce du confinement ", confirme la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale, en Commission spéciale Covid wallonne. " L'application répond aux impératifs de respect de la vie privée. On sait qu'au début, on n'avait pas souhaité avoir d'application numérique, souhaitant d'abord rassurer la population, mettre en place un travail manuel qui était nécessaire et un dispositif numérique dont on a toutes les assurances en matière de cyber sécurité, en matière de gestion de la vie privée, est désormais opérationnel. " " Cette application numérique s'avére utile lors de contacts proches avec des inconnus, ou lorsque la situation ne permet pas de mémoriser un trop grand nombre de contacts. Je pense notamment aux utilisateurs des transports en commun ", poursuit la ministre régionale. " Cela aide aussi à cerner la propagation du virus au sein d'une entreprise en permettant d'identifier les malades potentiels et d'éviter une quarantaine généralisée. C'est bien entendu si on le souhaite ; en aucun cas on ne forcera des gens à avoir une application numérique, c'est évident et c'était un préalable. L'application prévient rapidement les contacts à haut risque pour les encourager à faire un test et à entrer dans le suivi des contacts. Les systèmes informatiques digital et manuel se complètent, le but est de casser la chaîne de propagation aussi rapidement que possible en s'appuyant sur l'adhésion citoyenne. " Le respect de la vie privée était le cheval de bataille politique du suivi de contacts : faut-il, oui ou non, faire appel à une application ou trouver un autre moyen ? Les politiques, craignant l'opprobre de la population, se sont tournés vers un système de suivi manuel dans un premier temps. Un système qui, malgré une bonne volonté, a montré ses limites, surtout au début. Aujourd'hui, " 80% des personnes sont contactées dans les 48 heures qui suivent l'encodage qui a été transmis sur le site pour que le tracing puisse se mettre en place. Il y a des améliorations constantes ", affirme Christie Morreale. Nonobstant, il a été question rapidement de lancer une application qui vienne en soutien à ce suivi manuel. Pour respecter la vie privée, la Belgique, à l'instar d'autres pays, comme l'Allemagne, a privilégié la technologie bluetooth par rapport à la géolocalisation. L'échange entre téléphones est de ce fait anonyme. " Ce qui n'est pas anonyme, par contre, c'est l'échange d'informations entre le médecin et la banque de données principale de Sciensano, dès lors qu'on est testé pour le Covid ", écrit notre confrère Thierry Denoël dans les colonnes du Vif/L'Express. " Cela signifie que Sciensano peut savoir quel patient positif utilise l'app ou pas, en fonction des infos fournies par le médecin. " In fine, si Sciensano n'aura aucune utilité de ces données, la justice, qui a également accès à la base de données, pourrait y trouver une information utile : le patient testé positif respecte-t-il la quarantaine ou non ? Non. D'abord parce que la Belgique est l'un des derniers pays européens à adopter une application. Pas faute de réactivité, mais faute à un mécanisme de concertation interfédéral lourd et contraignant. Ensuite parce que l'application vient en complément avec le suivi manuel en call center. Enfin, et surtout, parce que l'expérience chez nos voisins nous apprend que l'application n'est pas réellement une réussite. Selon les chiffres dévoilés par Le Soir pour l'Europe, c'est l'Islande qui a le mieux réussi à intégrer l'application avec un taux d'adoption de 40%. Plus proche de nous, le taux d'adoption baisse à 21% en Allemagne, 20% en Suisse, et même 10% en Italie. En France, le taux d'adoption chute même à 2,5%... Une application, c'est bien, mais ce n'est donc pas la panacée. Il faudra l'accompagner d'une bonne communication, notamment autour de la protection des données, pour que nos concitoyens jouent le jeu.