...

Il ne faut pas être virologue pour savoir que l'agglutinement de personnes dans un bus est dangereux, et c'est malheureusement souvent le cas dans les bus scolaires", a expliqué un chauffeur de bus inquiet de la province d'Anvers au journal De Standaard. D'après l'UITP (Union internationale des Transports Publics), le risque de contamination au coronavirus dans les transports publics est pourtant faible. "De nombreuses études scientifiques et analyses empiriques montrent que les transports publics comportent moins de risques que d'autres lieux publics ou rassemblements privés. Hélas, on stigmatise souvent sans argumentations solides", déclare l'UITP. L'UITP se réfère notamment à une enquête réalisée par l'Institut allemand Robert Koch* sur l'origine des contaminations au Covid-19 en Allemagne. Hormis quelques grands foyers dans l'industrie de la transformation de la viande, les transmissions ont principalement lieu à la maison et là où des personnes cohabitent sur une surface limitée comme les centres d'asile et les centres de soins résidentiels. On note peu de contaminations dans les espaces publics. A peine 0,2% de toutes les contaminations tracées ont lieu pendant un transport (privé ou public). Les enquêteurs constatent cependant que dans certains lieux, par exemple le trafic ferroviaire, les foyers sont difficiles à détecter parce que l'identité d'un contact ne peut généralement être retracée. Il pourrait donc s'agir d'un sous-enregistrement. L'UITP a trouvé des chiffres similaires en France. D'après l'agence Santé Publique France, 1,2% des contaminations entre le 9 mai et le 28 septembre sont liées au transport, les autres contaminations ayant lieu au travail, dans les écoles et à la maison. D'autres études hors Europe montrent aussi des transports publics sûrs. La Banque mondiale souligne dans un blog que Hong Kong, qui dépend fortement des transports publics, n'a enregistré que 1.100 cas de Covid-19, et aucun cluster n'a été détecté dans les métros de Tokyo notoirement bondés. "Les passagers voyagent généralement seuls, ils portent un masque et ne parlent pas", a expliqué le virologue japonais Hitoshi Oshitani. Pour garantir des transports publics sûrs, les opérateurs doivent respecter trois règles fondamentales avancées par l'UITP. Les voyageurs doivent porter un masque ; les surfaces touchées par les voyageurs doivent être régulièrement désinfectées ; les véhicules doivent posséder une ventilation efficiente sans recirculation de l'air intérieur. Il faut aussi éviter les pics de passagers en heures de pointe. Cela peut se faire en répartissant mieux les journées de travail et scolaire, en évitant par exemple que toutes les écoles de la ville n'ouvrent en même temps. En Colombie, les transports publics ne peuvent utiliser que 35% de leur capacité, tandis qu'au Royaume-Uni, une limite plus restrictive de 10% est imposée. Si les conditions sont remplies, le Rail Safety Body (RSB) britannique estime que le risque d'être contaminé lors d'un trajet en train de 38 km est de 1 sur 19.765. C'est moins que le risque d'être impliqué dans un accident de la route, souligne le RSB.