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La pharmacienne en chef de l'AZ Groeninge (Courtrai) raconte cette anecdote lors de notre visite à " Expéditions d'Égypte ", qui se déroule actuellement au parc du Cinquantenaire à Bruxelles. L'exposition est consacrée à l'intérêt que porte la Belgique au pays des pharaons et aux missions archéologiques qu'elle y a menées. " Nous venions de décrocher notre diplôme et mon mari avait obtenu une bourse pour poursuivre ses études à l'université du Caire. Nous n'avions qu'une adresse, celle de l'Institut néerlandais. Celui-ci nous a aidés à trouver nos marques. " L'exposition, qui montre à quel point la Belgique et Bruxelles ont été pendant un temps un centre mondial de l'égyptologie (grâce aux collections de Léopold II, d'autres collectionneurs privés et surtout au futur directeur du musée, Jean Capart), est émaillée de grandes photographies en noir et blanc de sites archéologiques et de paysages. Sur l'une d'entre elles, qui montre le Sphinx et les pyramides de Gizeh, on peut lire: " Nous y montions encore à cheval, sur des pur-sang arabes! C'était encore possible à l'époque. La population locale venait également pique-niquer au pied des pyramides. C'était super sympa et convivial mais ce n'est malheureusement plus possible. Depuis, la ville s'est étendue jusqu'aux abords des pyramides. " Quel rapport y a-t-il donc entre l'équitation sur le plateau de Gizeh et une carrière de pharmacien? Katy Verhelle: " Mes parents possédaient des chevaux de trot, que j'ai entraînés durant toute mon enfance. Ne pouvant imaginer une vie sans chevaux, j'ai encouragé Dirk à apprendre à monter. Mon professeur de physique en secondaire m'a insufflé la passion de la pharmacie. Son enthousiasme m'a poussée à poursuivre des études de pharmacie, comme cinq camarades de classe. Nous avons tous réussi nos études à Louvain, de même que les étudiants qui nous ont imités par la suite. Après 35 ans, nous continuons à nous voir! " Katy Verhelle n'a pas travaillé dans des officines cairotes. " Il y a encore de très belles pharmacies là-bas. Mais comme tout se déroule en arabe, il ne m'était pas possible d'y travailler. J'effectuais la navette entre la Belgique et Le Caire et j'y passais la plupart de mes vacances, surtout lorsque Dirk est devenu le premier vice-directeur flamand de ce qu'on appelle actuellement l'institut néerlando-flamand. J'ai dirigé une pharmacie côtière pendant un certain temps, j'ai été proviseur et j'ai également étudié la pharmacie hospitalière pendant un an. C'est ainsi que j'ai commencé à travailler à Courtrai. " Katy Verhelle est manifestement amoureuse de la capitale égyptienne et du pays. " Les anciens métiers artisanaux restent très présents au Caire, des relieurs aux bijoutiers. J'adore flâner dans les rues. Nous continuons à y faire des découvertes. " Le Caire est pourtant une ville extrêmement animée? " C'est vrai, mais on y trouve aussi des oasis de calme, comme l'île de Zamalek ou le Nil. Ceci dit, de temps en temps, on ressent le besoin de tirer les rideaux. Car c'est aussi cela l'Égypte: somebody's always watching you. Les Égyptiens sont extrêmement sociables et engagés, si bien qu'en cas de problème, tout le monde se précipite à votre aide. " Les voyages en Égypte sont également une source d'énergie. " La jeunesse de cette société m'a toujours insufflé de la vitalité. En outre, la femme y est très respectée. Je m'y suis toujours sentie en sécurité. Et puis, du moins est-ce mon impression, nous y avons mené une vie de luxe car tout était fait pour nous. " Son époux enchérit: " L'Égypte est une société de services. Ses habitants considèrent les Occidentaux comme des personnes à qui ils peuvent rendre service, qu'il s'agisse d'une course en taxi ou d'une lessive. " Katy Verhelle se rend toujours régulièrement en Egypte. " Dirk écrit actuellement un livre sur l'islam moderne au Caire. J'y retourne donc souvent. Heureusement, la communication est plus facile qu'il y a trente ans. " Le couple déniche régulièrement des histoires et des anecdotes qui dénotent une connaissance approfondie de la société égyptienne. " Les créations et les oeuvres d'art de Sara Sallam sont remarquables. C'est une belle façon de redonner vie à des monuments et des sites apparemment perdus, avec le plus grand respect. C'est là qu'intervient le baron Empain. Saviez-vous qu'un prince égyptien était le sparring-partner des combats de boxe organisés pour l'élite? M. Capart a réalisé un véritable exploit en faisant venir toutes ces pièces ici. " Cette exposition n'est pas la seule marque de l'intérêt persistant des Belges pour l'Égypte. Récemment, la reine Mathilde et la princesse héritière Élisabeth ont voyagé sur les traces de la défunte reine Élisabeth. Les pièces exposées sont particulièrement belles et élégantes. "