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L'homme moderne étant de plus en plus exposé à de multiples facteurs de stress, qu'il s'agisse des pressions au travail et/ou dans la famille, des soucis financiers, des préoccupations écologiques ou encore terroristes, il se doit de mettre en oeuvre des stratégies pour ne pas se laisser dévorer.Si la réponse au stress varie beaucoup d'un individu à l'autre, la fatigue est souvent la première réaction que le corps lui oppose. D'autres symptômes physiques, émotionnels et comportementaux peuvent apparaître tels que des difficultés de concentration, des migraines, de l'angoisse, de problèmes cutanés...Sans oublier les signes physiologiques, comme l'augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle, des cytokines pro-inflammatoires, de la glycémie et du stress oxydatif, autant de manifestations immédiates du stress qui est associé à une augmentation des catécholamines et du cortisol, et à une diminution de l'acétylcholine, en réponse à une diminution de l'activité parasympathique. Comme le corps ne répond plus de façon appropriée aux signaux d'alerte, un état d'inflammation chronique s'installe, conduisant à un dysfonctionnement du système nerveux autonome et se traduisant in fine par la survenue d'affections telles que les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2.1En 2013, une équipe de chercheurs français (Inserm) s'est intéressée aux personnes se disant stressées pour voir si l'on pouvait mettre en évidence une association entre leur ressenti et la survenue quelques années plus tard d'une maladie coronarienne.2Leurs données, obtenues dans le cadre de la cohorte Withehall II, ont montré que les participants ayant signalé, au début de l'étude, quel leur santé était 'beaucoup ou extrêmement' affectée par le stress présentaient un risque plus que doublé d'avoir ou de mourir d'une crise cardiaque, comparés à ceux qui n'avaient mentionné aucun effet." D'un point de vue clinique, ces résultats suggèrent que la perception qu'ont les patients de l'impact du stress sur leur santé peut être très précise, dans la mesure où elle prédit un événement de santé aussi grave et fréquent que la maladie coronarienne", commentent les chercheurs.Pour Hermann Nabi, premier auteur de cette étude, "le message principal est que les plaintes des patients concernant l'impact du stress sur leur santé ne devraient pas être ignorées en milieu clinique, car elles peuvent indiquer un risque accru de développer une maladie coronarienne ou d'en mourir".Des interventions comme la méditation, le yoga, une activité physique modérée et un régime de style méditerranéen sont importantes dans la prévention du stress mental en relation avec les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2. La capacité à faire face au stress diffère fortement d'une personne à l'autre en fonction des ressources à disposition : on pense ici au soutien de l'entourage ou à la présence d'espaces verts, par exemple.La réduction du stress via contact avec la nature est en effet aujourd'hui reconnue. Mais de quelle durée, de quelle fréquence et sous quelle forme pour être le plus efficace pour les citadins ? Des chercheurs américains, MaryCarol Hunter et al, ont mené une étude pour décrire la relation entre la durée d'une expérience dans la nature et les changements de deux bio-marqueurs du stress, à savoir le cortisol salivaire et l'alpha-amylase.3Pendant 8 semaines, 38 citadins devaient passer du temps à l'extérieur, en contact avec la nature, au moins 3 fois par semaine, pendant 10 minutes ou plus. Les auteurs appellent ce type d'expérience une 'pilule de nature'. Des échantillons de salive ont été prélevés avant et après l'un de ces contacts à 4 moments au cours de l'étude.Ces expériences dans la nature se sont traduites par une baisse du cortisol de 21,3% supérieure à la baisse normale de 11,7% de l'hormone au cours de la journée. L'efficacité de la 'pilule nature' était la plus importante pour les contacts d'une durée allant de 20 à 30 minutes, au-delà, les bénéfices continuaient d'augmenter mais à un taux réduit. L'alpha-amylase a montré une baisse de 28,1%, après ajustement pour son augmentation diurne de 3,5%/h, mais seulement pour les participants les moins actifs, s'étant assis ou assis avec un peu de marche. Le type d'activité n'a par contre pas influencé la réponse du cortisol." Ces résultats fournissent un point de départ valide pour que les professionnels de santé prescrivent des 'pilules de nature' à leurs patients. Nous pensons que notre méthodologie pour paramétrer une prescription (durée, fréquence et qualité du contact) pour une 'pile de nature' est un outil qui peut être utilisé dans les études sur les contributions de l'âge, du sexe, des saisons, du contexte physique et culturel sur l'efficacité des expositions à la nature sur le bien-être. Ce type de recherche vient à point à l'heure de l'urbanisation croissante et de la hausse des coûts des soins de santé ", concluent les auteurs. +