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Les autorités de santé (1-3) s'accordent sur le fait que le SARS-CoV-2 se transmet surtout par le biais de gouttelettes de salive, mais on entend parfois aussi évoquer la notion d' "aérosols". La différence entre les deux réside dans leur taille: les gouttelettes de salive "ordinaires" sont plus grosses et, lorsqu'elles sont expirées par un patient contaminé, elles retombent au sol à une distance relativement faible, de l'ordre d'un mètre et demi. Elles sont capables de se transmettre directement à d'autres personnes, mais peuvent aussi se déposer sur les mains ou sur d'autres surfaces et infecter d'autres individus lorsqu'ils se touchent la bouche, le nez ou les yeux après un contact avec une surface contaminée. Ces mécanismes expliquent les recommandations bien connues - garder ses distances, porter un masque, se laver les mains et, dans les lieux très fréquentés, désinfecter régulièrement les surfaces. Les aérosols suscitent davantage de controverses. Composés de gouttelettes de moins de 5 microns ou (lorsque la salive qu'ils contenaient a séché) de particules virales pures, ils sont capables, de par leurs faibles dimensions, de se propager sur des distances beaucoup plus importantes et de rester présents beaucoup plus longtemps (plusieurs heures) dans l'air ambiant. On sait que certaines infections virales, comme la rougeole et la varicelle, peuvent se transmettre par aérosols. En va-t-il de même du SARS-CoV- 2? La question a toute sa pertinence, puisque l'intérêt potentiel d'une bonne ventilation dépend en partie de la réponse. Principe de précaution Dans une récente mise à jour des données scientifiques (en date du 5 octobre), les Centers for Disease Control and Prevention américains (CDC) concluent que la transmission par aérosols joue probablement un rôle dans la propagation du COVID-19, fut-ce moins fréquemment que dans des maladies comme la rougeole. D'après les CDC, ce mode de transmission du SARS-CoV-2 pourrait notamment intervenir lorsque des personnes sont exposées dans un espace clos à un patient infecté encore présent ou qui vient de quitter les lieux. Le rôle d'une ventilation insuffisante est également évoqué (4). Un avis de Sciensano va dans le même sens. En l'absence de preuves concluantes de l'existence ou de l'absence d'une transmission par aérosols, l'institut de recherche belge recommande d'appliquer le principe de précaution. Les aérosols peuvent être éliminés en aérant suffisamment, mais Sciensano souligne que des flux d'air puissants peuvent aussi éparpiller les gouttelettes sur une surface plus importante et qu'il est donc préférable de ventiler brièvement les locaux lorsqu'ils sont inoccupés (5). +