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Des études antérieures portant sur la privation de sommeil et le microbiome intestinal humain ont donné des résultats contradictoires. Pour lever cette incertitude, des chercheurs de l'université Nova Southeastern, en Floride, ont demandé à 26 personnes de porter pendant 30 jours un bracelet de suivi (Actiwatch) mesurant la qualité du sommeil et sa durée. Il indique notamment l'heure du coucher, du lever, la durée totale de sommeil et le nombre de réveils nocturnes. Les données ont été enregistrées et analysées.Dans le même temps, les scientifiques ont analysé la flore intestinale des participants. Ils ont aussi mesuré des biomarqueurs du système immunitaire et effectué une évaluation neurocomportementale car ces variables peuvent modifier la relation entre le sommeil et la composition du microbiome.Les auteurs constatent qu'en augmentant l'efficacité du sommeil (le temps passé endormi dans le lit) et la durée totale du sommeil, le microbiome est plus divers, autrement dit beaucoup plus sain. Ils ont aussi trouvé des corrélations positives entre la diversité du microbiome et l'interleukine-6, une cytokine déjà notée pour ses effets sur le sommeil.De plus, l'analyse de la composition du microbiome montre une corrélation positive entre la richesse en Firmicutes et les Bacteroidetes, et l'efficacité du sommeil, les concentrations d'interleukine-6 et la pensée abstraite. Par ailleurs, une corrélation négative a été observée entre différents taxons (Lachnospiraceae, Corynebacterium et Blautia) et les paramètres de sommeil.En résumé, ces résultats montrent une nouvelle association entre la qualité du sommeil et la diversité du microbiome intestinal. Le fait de ne pas bien dormir peut avoir un effet délétère sur la santé intestinale (et vice-versa).