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Les infections basses de la vessie sont le plus souvent sans gravité. Elles se manifestent par une sensation de brûlure lors de la miction, une pollakiurie et des urines troubles voire malodorantes. En fonction de la symptomatologie décrite et après un interrogatoire précis, le pharmacien peut donner un conseil homéopathique limité dans le temps. Il invite toujours le patient à consulter et réaliser un examen cytobactériologique des urines (ECBU) accompagné d'un antibiogramme. Les infections urinaires masculines, la présence d'une hyperthermie, des douleurs lombaires intenses, une souffrance rénale sont des situations qui nécessitent impérativement une prise en charge urgente. L'homéopathie dispose d'une liste de médicaments utiles dès les premiers signes de gêne urinaire. Pris de manière rapprochée au début, ils permettent, entre autres, un soulagement rapide de la douleur mictionnelle et une diminution du ténesme (tension douloureuse avec un besoin constant d'uriner). Il arrive que certaines bactériuries soient asymptomatiques avec pourtant une numération de germes égale ou supérieure à 105 bactéries/ml d'urine. La norme d'un ECBU positif pour une cystite aiguë est de 103 germes/ml d'urine. Et inversement, des cystites avec tout le cortège des symptômes montrent un ECBU négatif par rapport à la norme. Elles se produisent volontiers lors de changements hormonaux (péri-ménopause) ou au début de l'activité sexuelle. On parle de cystites ou cystalgies à urines claires. Les trois médicaments symptomatiques des cystalgies à urines claires sont : 1. Apis melifica 15CH : à conseiller en présence d'un oedème des muqueuses associé à une sensation de douleur brûlante améliorée par un bain de siège frais. Généralement, ces patientes boivent très peu d'eau. 2. Capsicum annuum 5CH (piment doux) : à conseiller pour calmer les inflammations du méat urinaire et de l'urètre avec brûlure intense de type " cuisantes comme du poivre ". 3. Staphysagria 9CH (Herbe aux poux) : à conseiller après les premiers rapports sexuels, après un sondage urinaire, après une dilatation de l'urètre ou suite à un contexte psychique particulier (frustration, colère). Les brûlures sont inter-mictionnelles et cessent quand la patiente urine. Pour ces trois souches, la posologie est fréquente au début : toutes les heures, à espacer progressivement avec la diminution des symptômes. Une évaluation après 48 heures est nécessaire. Deux médicaments homéopathiques sont incontournables. 1. Cantharis (cantharide - mouche espagnole) La teinture-mère, préparée à partir de l'insecte entier desséché contient de la cantharidine, puissant toxique produit par l'insecte pour protéger ses oeufs des prédateurs. A dilution infinitésimale, Cantharis agit sur tout le système urinaire. C'est un médicament fiable et efficace en urologie. Il est indiqué pour les cystites avec pollakiurie quand la patiente se plaint de brûlures " tranchantes comme une lame de rasoir " survenant avant, pendant et après la miction goutte à goutte. Les urines sont foncées, parfois sanguinolentes. Les douleurs sont améliorées par les applications chaudes. Cantharis peut être conseillé à titre symptomatique en complément d'une antibiothérapie pour calmer les douleurs tranchantes et apporter un rapide confort à la patiente. Posologie : en 9CH, au rythme des mictions douloureuses, à espacer dès l'amélioration. 2. Mercurius corrosivus (chlorure mercurique) Connu des Arabes, le sublimé mercuriel était utilisé comme un antiseptique puissant en chirurgie obstétrique et en dermatologie. A dilution infinitésimale, il agit sur les symptômes urogénitaux très douloureux. Dans le cadre de la cystite infectieuse, les douleurs sont plus intenses que celles de Cantharis. C'est le médicament du ténesme hyperalgique. Les urines sont foncées et la présence d'une hématurie impose des examens complémentaires. L'expérimentation du médicament décrit des frissons à fleur de peau. Posologie : en 15CH, toutes les oe heures, espacer ensuite les prises avec l'amélioration. Enfin, lorsque les urines sont malodorantes et chargées d'un dépôt, il est possible d'associer à ces deux médicaments Terebinthina 5CH (essence de térébenthine officinale obtenue par distillation du gommage du pin des Landes), trois par jour pendant 3 jours. L'incontinence urinaire est la perte accidentelle et involontaire d'urine par l'urètre en dehors des mictions normales. La plus fréquente est l'incontinence urinaire à l'effort causée par l'affaiblissement des muscles du périnée. La perte d'urine est précédée d'un effort : éternuement, quinte de toux, rire, effort physique, course à pied. Les facteurs de risque sont bien connus : - L'âge (vieillissement de la vessie) - La ménopause - Des accouchements répétés - La pratique d'un sport avec des à-coups (course) - Les suites de gestes chirurgicaux (prostate, hystérectomie) Ces incontinences urinaires sont des facteurs de risque pour les infections urinaires si l'urine perdue stagne plus de deux heures dans les sous-vêtements. La rééducation périnéo-sphinctérienne est la meilleure méthode pour stopper ces incontinences. L'homéopathie dispose de souches intéressantes à conseiller pour aider cet inconfort. On retrouve par exemple : Causticum (chaux+bisulfate de potassium) qui travaille sur la parésie sphinctérienne. Il sera conseillé en cas de fuites urinaires importantes au moindre effort (toux, éternuement...) Posologie : en dilution haute 15-30CH, 5 granules trois par jour jusqu'à la disparition des symptômes. Sepia officinalis (encre de seiche) est un médicament des premières fuites urinaires à conseiller tôt dès les premières manifestations de ptôse génito-urinaire1. Posologie : en dilution haute 15CH, 5 granules deux fois par jour pour arriver à une dose hebdomadaire. En complément du traitement homéopathique instauré, il est préférable de rappeler les mesures hygiéno-diététiques habituelles avec un mot d'ordre : devancer la soif, avec un minimum de 1,5 litre d'eau par jour.