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Cette année, l'Association des Unions de pharmaciens aimerait accroître sa notoriété auprès des pharmaciens. " Ils connaissent leur union locale, mais nous, ils nous connaissent moins ", fait observer Charles Ronlez, secrétaire général de l'AUP. Et, pour rentrer dans les pharmacies, quoi de mieux que d'offrir des services comme la mise à disposition de fiches conseils à distribuer aux patients ou d'initier des projets pilotes ?Au rayon des actions de sensibilisation et prévention, l'Association prévoit une campagne d'affiches pour inciter les patients à s'adresser à un pharmacien pour s'informer sur les médicaments plutôt que de se tourner vers " Dr Google " dont les informations ne sont pas forcément justes, ni vérifiées...Dans le cadre de sa participation à la campagne annuelle antitabac, l'AUP aimerait prolonger la sensibilisation à l'arrêt tabagique pendant un mois, histoire de donner la possibilité aux fumeurs de passer un test de Fagerström ou de faire une mesure du CO, dans certaines pharmacies. " De cette façon, on peut montrer aux patients que s'ils fument régulièrement, ils ont une difficulté pour absorber l'oxygène, mais que s'ils diminuent leur consommation ou s'ils arrêtent de fumer, ils verront une amélioration. On mettra des outils à disposition des pharmaciens, soit via les unions professionnelles qui achètent des appareils et les font tourner dans les officines, soit en permettant aux pharmaciens d'en acheter à un bon prix. Le kit complet (dépliants, appareils pour la mesure de CO, test de Fagerström...) coûte environ 400 euros ", précise-t-il.L'AUP participe également chaque année à la sensibilisation à la vaccination anti-grippe : " Les pharmaciens peuvent suivre une formation avec rappel des groupes à risque, raisons de se faire vacciner..., pour pouvoir conseiller les patients et renvoyer les groupes à risque vers les médecins. On voudrait quantifier le nombre de ces renvois pour voir si cela a un effet sur la couverture vaccinale contre la grippe ".Pour la Wallonie, l'Association attend des nouvelles de l'Aviq visant l'intégration du pharmacien dans les campagnes de dépistage du cancer colo-rectal. " Il y a eu une grande campagne radio qui disait simplement qu'il fallait se faire dépister et conseillait de téléphoner ou d'envoyer un mail pour recevoir le test. On voudrait que la campagne dise que l'on peut obtenir le test également en pharmacie. À Bruxelles, Brumammo le fait avec les pharmaciens depuis l'année passée et on constate qu'il n'y a pas forcément plus de tests distribués, mais surtout qu'il y a plus de tests utilisés ".Initier des projets pilotes est l'autre outil qui permet à l'AUP de mieux se faire connaître. L'un d'eux concerne le TROD angine (Test Rapide d'Orientation Diagnostique) débuté dans une dizaine de pharmacies candidates en Wallonie. " Ceci permet de savoir si le mal de gorge dont le patient se plaint nécessite d'être renvoyé chez le médecin pour prendre une antibiothérapie ou s'il peut être traité par un produit de conseil. Ici c'est plutôt le rôle de renvoi et de gare de triage du pharmacien par rapport à la première ligne qui est visé. Sachant qu'avant, là où sur 3 patients qui avaient une plainte, 2 allaient chez le médecin, aujourd'hui, il n'y en a plus qu'un. On a commencé par les formations et on vient de distribuer le matériel pour pouvoir réaliser ce test dans les pharmacies participantes. Ce projet est prévu pour durer 6 mois à un an. Nous voulons savoir s'il y a une utilité et ensuite, voir avec les autorités fédérales ou régionales, si on peut rémunérer le pharmacien pour ce rôle d'orientation ", indique Charles Ronlez.Enfin, le projet pilote de dépistage du diabète en pharmacie, réalisé dans le cadre de Chronicare et initié à Neufchateau, a été élargi à la province de Luxembourg, mais un mode de financement n'a pas encore pu être dégagé pour l'étendre à toute la région wallonne.En 2019, l'AUP a organisé des conférences sur une politique de prix adaptée afin de donner aux pharmaciens des clés pour savoir comment survivre dans un contexte de plus en plus concurrentiel. " Il s'agissait d'informations générales. À présent, continue-t-il, on voudrait trouver une manière de mettre cela en pratique via des ateliers où réfléchir à ce que veulent nos clients, pourquoi ils ne viennent pas chez nous ? ... On a la proximité, le conseil, l'immédiateté du service... Il faut mettre tout cela en avant et voir comment se positionner, quelles sont les possibilités pour avoir une politique de prix intelligente via des travaux pratiques en fonction notamment de la typologie de la pharmacie, la pression est en effet différente si on est en centre ville ou dans un village ".Côté formation, l'année dernière, l'AUP avait obtenu de la SSPF (Société scientifique des pharmaciens francophones) de pouvoir convertir un des sujets des ateliers organisés sur une demi-journée en une conférence de 2 h en soirée. " Tout le monde ne peut pas se libérer en journée, nous allons donc continuer cette année-ci : une conférence sera organisée sur la médication autour du sommeil et on a des sujets en préparation sur les bas de contention ou la polymédication de la personne âgée ".