Malgré l'abondance alimentaire, les jeunes n'atteignent pas toujours l'équilibre nutritionnel et certains déficits en nutriments subsistent.
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Globalement, un jeune sur cinq est en surpoids et 5,8% sont obèses. Or, des études suggèrent que le surpoids chez l'enfant ou l'adolescent favorise le surpoids voire l'obésité à vie. Les enquêtes alimentaires chez les enfants entre 18 mois et 6 ans révèlent que les apports en protéines sont deux à trois fois trop élevés, ceux en lipides insuffisants, surtout en acides gras essentiels (acide linoléique et alpha linoléique) et que la consommation en glucides complexes est à la limite inférieure des recommandations alors que les apports en saccharose sont excessifs. A partir de l'âge de 6 ans, le suivi est moins strict et tant que la courbe de poids/taille est respectée, il y a peu d'interventions. Si les apports nutritionnels recommandés sont respectés et que l'alimentation est diversifiée, les besoins en macro- et micro-nutriments sont satisfaits à l'exception de ceux en vitamine D. C'est à partir de l'âge de 6 ans environ que les habitudes alimentaires se créent en fonction de l'environnement scolaire, familial et culturel et l'évaluation des apports alimentaires révèle certaines tendances: surconsommation de protéines, d'acides gras saturés, de sucres simples, de sel et apports insuffisants en glucides complexes, en fibres alimentaires, en eau, en calcium et en vitamine D. A qui la faute? Au grignotage et à la consommation de boissons sucrées qui ont considérablement augmentés, de même que la fréquentation des fast-foods et l'utilisation des plats préparés. Sans oublier l'augmentation des portions et la faible consommation de fruits et légumes. Malgré cette abondance, des déficits subsistent. Le déficit en vitamine D est quasi général. Il faut également surveiller les apports en calcium, particulièrement quand la consommation en produits laitiers est faible. Les apports en fer, en zinc et en vitamine E contenue dans les huiles, les oléagineux et certains légumes, sont souvent insuffisants, surtout chez les jeunes enfants. On sait désormais qu'une immense partie de la population est carencée en vitamine D. Elle est pourtant fondamentale pour la fixation du calcium au niveau des os (particulièrement importante chez les enfants en pleine croissance osseuse) mais elle joue aussi un rôle crucial dans le fonctionnement normal du système immunitaire et contribue à réduire la fatigue. Elle favorise l'absorption intestinale du calcium et du phosphore et participe à la consolidation des os et des dents. Pour prévenir le rachitisme, on préconise chez le nouveau-né des doses quotidiennes de 400UI pendant la première année et ensuite jusqu'à l'âge de 3 ans, pendant les mois d'hiver. Les besoins quotidiens en vitamine D sont au minimum de 400 UI pendant toute la croissance. On peut en trouver dans l'alimentation (foie, poissons gras, produits laitiers, jaunes d'oeuf...) et les rayons du soleil permettent sa synthèse. Sous nos latitudes, on constate des carences chez les jeunes comme chez les personnes plus âgées. Bien qu'on ne le retrouve pas souvent dans les "complexes vitaminiques" pour enfant, il n'en reste pas moins que c'est un élément essentiel pour la minéralisation osseuse. Selon l'âge, les besoins sont de 400 à 800mg par jour et passent à 1200mg/j pendant l'adolescence. Ces besoins sont couverts par la consommation quotidienne d'au moins 500ml de lait chez l'enfant ou produits laitiers équivalents et ensuite, de 2 à 3 produits laitiers par jour. On trouve aussi du calcium dans l'eau de boisson, les légumineuses... Une attention particulière sera réservée aux enfants et adolescents qui limitent leur consommation lactée. De plus l'excès de sel constaté lors des enquêtes alimentaires (consommation importante de chips et snacks) provoque une élimination accrue du sodium qui diminue en parallèle les réserves en calcium. La carence en fer est la plus fréquente des carences nutritionnelles dans les pays industrialisés. Elle touche 20 à 30% des enfants au cours des 3 premières années de vie. Elle est rare chez l'enfant nourri au sein, vu la bonne absorption du fer issu du lait maternel. Outre de l'anémie, un déficit martial provoquera chez le nourrisson des troubles du comportement tels de l'irritabilité ou de l'apathie et une moindre résistance aux infections. Chez le jeune enfant, les signes sont également de la pâleur, de la fatigue et un manque d'appétit. Ils s'installent progressivement et peuvent conduire à de l'anémie. Les carences graves peuvent ralentir le développement intellectuel de l'enfant et affaiblir son système immunitaire. Les besoins sont les plus élevés entre 4 mois et 3 ans et ensuite en période pubertaire, particulièrement chez les filles qui ont des règles abondantes. Dans un régime équilibré, les apports martiaux journaliers sont assurés par les viandes, volailles et poissons, mais également les légumineuses, céréales complètes et légumes verts. Un dosage sanguin déterminera s'il faut administrer des compléments. Stars des compléments alimentaires en ces temps de pandémie pour leur action au niveau du système immunitaire, ces compléments se trouvent également dans l'alimentation. Les besoins en vitamine C sont couverts par une alimentation riche en fruits (agrumes) et légumes. On trouve du zinc dans la viande rouge, les céréales (et aussi les coquillages dont les moules et les huîtres). Néanmoins, chez les petits mangeurs qui refusent ces aliments, la carence en zinc occasionne un ralentissement de la croissance et des déficits de l'immunité, des troubles dermatologiques et des phanères, de la diarrhée... et chez les adolescents, elle peut engendrer un retard pubertaire.