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Dans son exposé, Alain Chaspierre (APB) a insisté sur le fait qu'une grande partie des problèmes douloureux sont bénins et requièrent un accès rapide aux médicaments antidouleurs : " La vente libre des analgésiques est donc nécessaire, notamment dans certaines indications, mais il faut un encadrement. Si on devient trop restrictif, les patients risquent de se tourner vers des pays limitrophes où ils sont en vente libre. Faut-il tout mettre sur prescription médicale ? Cela pose question quant à la rapidité d'accès aux médicaments et au coût. La dispensation en pharmacie permet de confronter la demande à l'analyse d'un pharmacien. " Ce type de conseil peut aussi trouver sa justification dans un contexte où on essaye d'éviter la consommation d'antibiotiques.Concernant la vente en ligne de ces médicaments, de plus en plus de données montrent que l'accompagnement n'est pas optimal. La main est donc dans le camp du législateur pour assurer la qualité de ces dispensations " à distance ".Seconde question : y a-t-il une place pour des préparations magistrales ? " Il n'y a pas de situation particulière où une préparation magistrale permettrait d'apporter quelque chose de majeur en terme de dose, répond-il. Par contre, dans certaines situations, on peut avoir un remboursement, notamment dans l'algie chronique où le médecin peut associer plusieurs principes actifs. "Le système de remboursement est-il adéquat ? Dans la plupart des cas, les analgésiques ne sont pas remboursés mais, deux systèmes permettent un accès au remboursement sous certaines conditions (AR du 3 juin 2007 et du 1er février 2018). " Il y a une grande réflexion à avoir sur ces systèmes l'usage du paracétamol pour les douleurs chroniques nécessite une réglementation uniforme et non équivoque pour les soignants et les patients, par exemple en supprimant l'AR de 2007. Le remboursement du néfopam qui est passé en catégorie B n'est plus d'actualité, en revanche, celui de certains antidépresseurs et antiépileptiques en catégorie B est adéquat. Enfin, on peut se demander quelle est la pertinence de rembourser des grands conditionnements d'AINS... ", s'interroge-t-il.Quelle place pour les associations fixes ou libres d'analgésiques ?" L'analgésique de premier choix pour les douleurs légères à modérées est le paracétamol à un dosage adéquat. Il convient de privilégier en premier recours des monosubstances par rapport aux associations fixes d'analgésiques. La combinaison d'AINS entre eux n'est pas recommandée et un AINS doit être choisi en fonction de son profil de risque cardio-vasculaire et gastro-intestinal. On trouve toutefois dans la littérature que certaines associations pourraient avoir un intérêt (paracétamol + AINS afin de diminuer les doses d'AINS pour avoir un même effet analgésique, par exemple). "La dernière question concernait l'avis et le suivi pharmacologiques que le pharmacien doit donner au patient, tel que régi par l'AR du 21 janvier 2009. " Il faut bien expliquer, en fonction du contexte, la dose requise et les intervalles de prise. L'encodage dans le dossier pharmaceutique et le schéma de médication du patient permet d'augmenter la sécurité du traitement et de la dispensation d'autres médicaments. Ainsi, l'un des problèmes qui se pose aux pharmaciens c'est qu'il n'ont souvent pas connaissance des conditions d'insuffisance hépatique ou rénale des patients : l'esanté permettrait d'apporter une solution ", conclut Alain Chaspierre.Rendez-vous est donc pris en 2020 pour prendre connaissance des nouvelles directives.