...

75 % des pharmaciens ayant participé à l'enquête déclarent ne pas disposer de masques buccaux pour leur usage personnel, quatre sur dix (42 %) n'ont pas d'alcool désinfectant et 40 % doivent se passer de gel hydro-alcoolique pour se laver les mains. " On observe en effet beaucoup de pénuries ", confirme Eline Tommelein. " S'agissant des gels pour les mains, on espère que la production par les distilleries pourra y remédier. " Les masques et gels pour les mains sont désormais délivrés sur prescription aux prestataires de soins... pour autant, évidemment, que les officines les reçoivent (lire également en p. 3). " Le pharmacien peut aussi les délivrer sans prescription en son âme et conscience, par exemple à un patient cancéreux traité à domicile et qui en a besoin pour pouvoir respecter les règles d'hygiène. " Les chiffres révèlent encore qu'environ un quart des pharmaciens ont été confrontés à des agressions physiques ou verbales. " Ces incidents se cristallisent par exemple autour du Plaquénil, que le médecin prescrit mais que le pharmacien refuse de délivrer en raison du contingentement, ou autour de la non-disponibilité des masques buccaux ", précise Eline Tommelein. Le bien-être physique et psychologique des pharmaciens reste néanmoins plutôt bon, même si l'anxiété aussi est importante, observe-t-elle encore. Les autorités commencent peu à peu à être plus attentives aux pharmaciens, mais la majorité des répondants estiment tout de même que le soutien vient surtout des associations professionnelles. Six pharmaciens sur dix souhaiteraient des recommandations officielles pour la pratique professionnelle dans les pharmacies et une reconnaissance de leur rôle en tant que prestataires de soins, et une proportion légèrement plus élevée (65 %) réclame une communication plus claire vis-à-vis du grand public.