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La turista ou diarrhée du voyageur est la première affection à laquelle on pense quand on évoque l'alimentation dans les pays chauds. Pour l'éviter, il est nécessaire d'avoir une bonne hygiène : la première précaution est de bien se laver les mains avant de manger et après être passé aux toilettes. Si l'accès à l'eau n'est pas possible, les lingettes et les solutions hydro-alcooliques viennent à point.En ce qui concerne la nourriture, l'adage " boil it, cook it, peel it or forgot it ", soit la faire bouillir, la cuire, l'éplucher ou l'oublier, a ici tout son sens. Il faut donc se méfier des crudités dont on ne sait pas comment ni avec quelle eau elles ont été lavées et accorder la préférence aux fruits que l'on épluche soi-même. Les légumes, viandes et poissons bien cuits présentent moins de risques, à condition de ne pas traîner des heures à température ambiante. Certains aliments sont également à éviter telles que les glaces artisanales, le lait non pasteurisé, les plats préparés mangés froids et les mayonnaises, la chantilly et autres crèmes pâtissières. Les aliments très sucrés (miel, confitures...) ou secs (biscuits, pain...) présentent peu de risques. Enfin, il faut donner la préférence à l'eau en bouteille fermée.Ces conseils sont valables pour toute la famille. Pour les enfants, il faudra en outre bien s'organiser pour stériliser les biberons correctement ou, en tout cas, les laver avec une eau fiable. Il faut également veiller à ce que les enfants se lavent régulièrement et correctement les mains et, pour les plus petits, surveiller ce qu'ils portent en bouche.Les diarrhées chez l'enfant, tout comme les vomissements, entraînent une perte de liquide importante avec un risque de déshydratation. Celle-ci peut survenir très vite, surtout chez l'enfant en bas âge, et être dangereuse.La solution orale de réhydratation (ORS) constitue le meilleur moyen de prévention de la déshydratation. Elle doit bien sûr être préparée avec une eau fiable (en bouteille hermétique) et être consommée dans les 12 heures qui suivent la préparation (24 heures si elle est réfrigérée). En cas de vomissements, on l'administrera par petites quantités, à l'aide d'une seringue ou d'une petite cuiller pour les plus petits.Chez les nourrissons, l'allaitement peut être poursuivi et la solution de réhydratation sera administrée entre les tétées, à raison de 50 à 100 ml après chaque selle liquide chez les moins de 2 ans et de 100 à 200 ml chez les plus âgés.Le jeûne n'est pas recommandé en cas de diarrhée. Cependant, malgré l'absence de données à l'appui, on recommande généralement d'éviter les aliments très gras ou trop sucrés qui peuvent provoquer de la diarrhée par leurs effets osmotiques. Il faut maintenir chez l'enfant une alimentation normale mais légère en arrêtant les fibres (fruits et légumes). Par exemple, on peut donner du riz, des pâtes avec une noisette de beurre ou un peu d'huile, des biscottes, un peu de viande, du poisson ou de la volaille, tous fraîchement cuits.Au niveau des médicaments, le lopéramide n'est pas recommandé chez le jeune enfant et, s'il y a des vomissements, l'usage de la dompéridone est maintenant remis en cause.Si les symptômes persistent au-delà de 8 à 12 heures, la visite chez le médecin s'impose. Il faut consulter en urgence si l'enfant a moins de 3 mois ou s'il présente un ou plusieurs des symptômes suivants :il ne veut plus rien manger ni boire,il vomit,la fièvre persiste au-delà de 48 heures,il perd du poids,il reste déshydraté malgré l'utilisation d'une solution de réhydratation,la diarrhée est sanguinolente.Les principaux signes de déshydratation chez l'enfant sont les suivants : diminution des urines, augmentation de la soif, absence de larmes, sécheresse de la peau, de la bouche et de la langue, accélération du rythme cardiaque, enfoncement des yeux, peau grisâtre, et enfoncement de la fontanelle sur la tête du bébé.Contrairement à ce que la rumeur préconise, en cas de forte chaleur, il est déconseillé de donner des compléments d'eau à un bébé de moins de 6 mois nourri au sein. En effet, le fait de boire de l'eau remplit l'estomac et peut faire sauter une tétée. En outre, si la maman est stressée par les conditions de voyage, cela peut avoir une incidence sur sa lactation et espacer les tétées pourrait aggraver le problème. De plus, la qualité de l'eau n'est pas toujours assurée.Des études menées en Inde pendant la période sèche qui est la plus chaude, en Jamaïque et au Pérou, ont révélé que le taux d'hydratation des bébés, les paramètres sanguins et la quantité d'urine étaient semblables si l'enfant recevait des suppléments d'eau ou non.Par contre, il reste bien évidement recommandé à la mère allaitante de boire suffisamment.Chez le jeune enfant, une certaine méfiance existe vis à vis des fruits exotiques en raison du risque d'allergies. Actuellement, à part le kiwi, ces fruits ne sont pas considérés comme des aliments à fort potentiel allergique. On préconise au moment de la diversification alimentaire d'introduire un aliment à la fois et d'attendre quelques jours avant d'essayer un autre nouvel aliment. En outre, s'il était d'usage d'introduire plus tardivement les aliments à risque allergisant chez les enfants qui ont des antécédents allergiques dans la famille, les études effectuées dans le cadre de la prévention de l'allergie n'auraient pas montré l'intérêt de retarder cette introduction au-delà de 1 an.Concernant les épices et aromates, il n'est pas interdit d'en donner aux jeunes enfants. Toutefois, cela se fera en respectant leurs goûts et de façon générale les piments, poivres et tout " ce qui pique " sont peu appréciés par les tout petits. Il est donc inutile d'insister pour ne pas créer de dégoût. L'âge idéal de la découverte des épices douces et aromates se situe vers 6-7 mois, âge auquel bébé va se construire son " catalogue " de saveurs. Ensuite, entre 2 et 10 ans, l'enfant à parfois tendance à refuser les nouveaux goûts.Tout est ici une question de goût et de feeling mais les petits peuvent très bien goûter aux plats exotiques, tout en respectant les règles d'hygiène susmentionnées.