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Cette année, les premiers chiffres sont très élevés, ils dépassent largement ceux de l'année passée ", explique le Pr Emmanuel Hermans, doyen de la faculté de pharmacie et des sciences biomédicales de l'UCLouvain. " En fait, la première année où l'examen de médecine a été mis en place, en 2017-2018, on avait eu des chiffres élevés (400) mais, l'année suivante, ils avaient pas mal diminué et, actuellement, nous sommes à environ 370 étudiants inscrits en première année de sciences pharmaceutiques. Il y a trois ans, ils étaient environ 200. "" Une première analyse laisse à penser que pas mal d'étudiants ont l'intention de s'orienter vers l'examen d'entrée en sciences médicales et dentaires. Certains le prennent comme une opportunité d'améliorer les sciences physiques, biologiques et chimiques. S'ils réussissent l'examen, on peut supposer qu'ils iront en médecine, s'ils le ratent, on peut espérer qu'ils reviennent en pharma. Je n'ai pas vraiment les chiffres exacts ", ajoute-t-il.L'UCLouvain a diplômé 120 pharmaciens cette année." Pour le moment, on est autour des 210 inscrits en première année ", précise le Pr Brigitte Evrard, présidente du département des sciences pharmaceutiques de l'ULiège. " C'est un statu quo par rapport à l'année dernière. On a eu une évolution en 2016, on avait augmenté le nombre d'inscriptions de pas loin de 50%, et maintenant ça se stabilise. Ceci concerne uniquement la filière pharmacie, pas la filière biomédicale qui a également connu une importante augmentation. "À Liège, 642 étudiants fréquentent le département de pharmacie et, cette année, 57 ont reçu leur diplôme à la fin du master 2." Les chiffres définitifs ne seront pas connus avant fin novembre mais, actuellement, on tourne autour de 250-300 étudiants, soit environ 550 pour les trois bacs. Par rapport à l'année passée, ce chiffre est encore en augmentation d'une dizaine de pour cent ", indique le Pr Jean-Michel Dogné, directeur du département de pharmacie à l'UNamur.Comment ça s'explique ? " C'est assez difficile à dire ", répond-il, " parce qu'on a peu de retour et aucun chiffre précis sur le nombre d'étudiants qui ont raté l'examen en médecine et qui se seraient inscrits en pharmacie. Il y a certainement un effet de cet examen cependant, l'augmentation importante du nombre d'étudiants en pharmacie s'est faite sur plusieurs années. Il y a cinq ans, on a multiplié ce nombre par 2-2,5. Or, à cette époque-là, il n'y avait pas d'examen d'entrée en médecine, cette augmentation est donc indépendante de son instauration. Les études de sciences/chimie/bio ont été remises en avant par le développement, dans tous les cas dans nos régions, des orientations du type biotechnologie et des carences dans ce domaine-là. "" Par ailleurs, peut-être que la publicité faite autour de l'organisation du master à l'UNamur a aussi augmenté le nombre d'inscrits en premier bac. On ne l'exclut pas ", fait observer le Pr Dogné, en pleine préparation du master en sciences pharmaceutiques qui sera organisé en codiplômation avec l'UCLouvain pour la rentrée 2020. (voir dans notre prochaine édition)À l'UMons, qui ouvrira également son master en sciences pharmaceutiques en codiplômation avec l'ULB à la rentrée prochaine, la tendance est aussi au statu quo : " Nous sommes toujours à 300 étudiants dans le bachelier, dont 160 en premier bac. Chez nous, on n'a jamais vraiment vu d'influence de l'examen de médecine. Tant mieux s'il y a plus d'étudiants en sciences pharmaceutiques, vu la demande qu'il y a sur le marché ", commente le Pr Bertrand Blankert, responsable de la section sciences pharmaceutiques de la Faculté de médecine et de pharmacie de l'UMons.