...

Nous rencontrons Sien au Club9400, le centre de fitness qu'elle exploite à Ninove avec son compagnon Jordy. La jeune pharmacienne a décidément bien des cordes à son arc! En plus d'assurer l'accueil une partie du temps, elle y anime également des cours collectifs en soirée et, quand il fait calme, elle en profite pour travailler un peu pour l'école. "C'est l'occasion de faire d'une pierre deux coups." "À la base, je voulais devenir dentiste", explique-t-elle. "Malheureusement, j'ai raté le deuxième volet de l'examen d'entrée, qui portait sur la relation médecin-patient. Comme je n'avais pas immédiatement de plan B, j'ai laissé le soin à mes parents de m'inscrire ailleurs. Ils ont opté pour la pharmacie, et c'est ainsi que j'ai entamé avec beaucoup d'enthousiasme mes études à la VUB." Au terme de sa formation, Sien a commencé à travailler à l'officine de Liedekerke où elle avait déjà fait ses stages. "Au fil des années, j'ai toutefois commencé à ressentir une sensation de manque. J'avais toutes ces connaissances et finalement, à quoi me servaient-elles? Bien sûr, il y avait la mission de conseil lors de la délivrance des médicaments, mais cela ne me suffisait pas. C'est ainsi qu'a peu à peu émergé l'idée d'enseigner - c'est d'ailleurs aussi pour cela que j'ai finalement abandonné la piste des sciences dentaires." Entre-temps, le projet s'est concrétisé: depuis janvier dernier, Sien est devenue prof de maths, biologie et chimie dans une école secondaire de Denderleeuw. Elle suit la formation obligatoire des enseignants en parallèle. "Actuellement, je travaille en moyenne 15 heures par semaine à l'officine (les mercredis et samedis + les vacances scolaires) en combinaison avec un poste à temps plein dans l'enseignement. Avec ma formation en plus, c'est parfois chaud comme programme", commente-t-elle en riant. La pharmacienne est enchantée de ce planning combiné. "Pour l'instant, c'est vraiment un défi avec mon travail de fin d'études à terminer et une formation qui représente tout de même un sérieux investissement en temps et en énergie. Pour les personnes comme moi, qui se retrouvent directement devant une classe, elle est organisée sous une forme "mixte", avec une bonne part d'auto-apprentissage et des cours du soir de temps en temps. Le contenu est toutefois le même que pour les personnes qui se lancent dans ces études en sortant du secondaire." Détail amusant, sa co-titulaire à l'officine a fait le même choix de se reconvertir dans l'enseignement. "Contrairement à moi, elle a complètement abandonné son travail de pharmacienne. Ce n'est vraiment pas mon intention, cela me manquerait trop... mais j'ai conscience qu'il me faut aussi d'autres défis. C'est sans doute pour cela que la combinaison avec l'enseignement me va si bien: elle me permet de partager mes connaissances, ce qui est très important pour moi." Et du temps pour se détendre, il lui en reste? Apparemment oui, et c'est ainsi que nous enchaînons sur le thème de la moto. "Des vacances à moto à Prague avec mon compagnon m'ont convaincue que je n'étais pas faite pour être passagère, sous peine de mourir d'ennui! Dès notre retour, je me suis acheté mon propre bolide et j'ai commencé à suivre des cours à l'auto-école dans un petit groupe avec quelques autres femmes. Une chouette expérience!" Formation terminée, elle a réussi du premier coup les trois volets de l'examen. "La moto, j'en fais vraiment juste pour le plaisir, même si cela reste parfois un peu laborieux, en particulier dans les virages. Je manque de temps pour faire les longs trajets qui me permettraient d'acquérir plus d'expérience. Au cours de la pandémie, nous sommes tout de même partis quelques jours dans les Ardennes et l'été prochain, nous avons prévu tout un circuit en Allemagne." Pour ses navettes professionnelles, Sien privilégie toutefois la voiture ou le vélo. "Le grand problème d'une moto, c'est qu'on ne peut pas la garer n'importe où. Je n'aime pas trop la laisser dans la rue commerçante où se trouve notre pharmacie, car c'est un modèle assez voyant qu'il vaut mieux ne pas abandonner sans surveillance. Et à l'école à Denderleeuw, c'est pareil." Sa passion est contagieuse. "J'ai déjà convaincu plusieurs amies et connaissances de se lancer", commente-t-elle en riant. Elle tient toutefois à relativiser l'image un rien macho des Harleys. "Rouler en moto n'a rien de féminin, c'est un fait... mais j'ai des bottes à talons et ma machine a été repeinte en brun chaud, ce qui lui confère une touche de douceur." Les regards en coin des instructeurs (masculins) de l'auto-école ne l'ont pas découragée, que du contraire... et sa motivation a porté ses fruits.