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Ce qui n'empêche pas l'auteurcompositeur-interprète dont la voix peut évoquer Jeff Buckley (sa dernière compagne Joan Wasser a d'ailleurs collaboré avec McCombs) de tenir un propos politique engagé : l'auteur du titre Bradley Manning en 2011 évoque sur Sleeping volcanoes, la plus pop et single de ce nouvel album, the home of the fake pour parler de son Amérique. Sur American Canyon Sutra, l'un des onze titres de ce long album mais sans bavardage inutile, qui se veut une sorte de hiphop dépouillé qui pourrait être signé Badalamenti tant il est lynchéen, il stigmatise le racisme institutionnel, le système de classe et le capitalisme outrancier de la société étasunienne. Mais qu'on se rassure, Cass est aux antipodes des vociférations d'un Rage Against The Machine. Et ailleurs l'album rappelle un JJ Cale avec écho sur Prayer for another day, Al Stewart avec Estrella, et le style vibrionnant de Robert Wyatt (Absentees). Conclu sur Rounder, longue pièce de dix minutes qui flirte avec le jazz (et oups ! fait songer au Greadful Dead), la culture musicale de McCombs qui s'essaie, avec succès à une nocturne (Tying up loose ends), permet au chanteur californien qui a intégré toutes ces influences, en les mélangeant, d'en réaliser une symbiose, cette fois toute personnelle.