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Chaque jour, le foie encaisse la malbouffe et ses carences, la consommation d'alcool et de tabac, les effets secondaires des médicaments, et les expositions aux métaux lourds, aux pesticides et aux solvants toxiques.Certains symptômes banals signent un mauvais fonctionnement hépatique :une sensibilité à certaines odeurs, à certains alimentsune mauvaise haleineun goût métallique en boucheune fatigue postprandialeles lourdeurs digestivesles réveils nocturnes vers 3 h du matinles maux de têtela sensation de " gueule de bois " le matinD'autres processus sont susceptibles de surcharger le foie, notamment une perte de poids importante (un régime non contrôlé, un jeûne long, après une chirurgie bariatrique), l'exposition prolongée au soleil, le contact avec les polluants organiques persistants (POP), l'exposition à l'amiante, la pratique de sport intensif mais aussi l'âge.L'absorption d'aliments oxydés, conservés ou utilisés dans de mauvaises conditions : la viande congelée depuis trois mois (la congélation n'empêche pas le contact avec l'oxygène) voit son indice de peroxydation multiplié par 6 ; les aliments frais conservés à température ambiante sans protection contre l'air libre (film protecteur) ; les huiles riches en acides gras polyinsaturés subissent très rapidement une lipoperoxydation irréversible au contact de la lumière et de la chaleur.Les analyses biologiques permettent de mesurer l'état des défenses anti-oxydantes de l'organisme et donc du foie. On observe une diminution des réserves de stockage hépatique des antiradicalaires de type glutathion, un effondrement du sélénium, une oxydation du LDL cholestérol.La première étape consiste à trier son alimentation, la qualité avant tout.Il convient de souligner l'importance de la vitamine C car les taux sanguins s'effondrent en cas d'inflammation hépatique, toute origine confondue.Si le kiwi, les agrumes, les brocolis, les poivrons en contiennent en quantité pondérable, citons le cynorhodon, le faux-fruit de l'églantier sans la partie fibreuse, et le fruit de l'acérola (Malpighia emarginata) qui contiennent 20 à 30 fois plus de vitamine C que les agrumes (de 1.000 mg à 2.000 mg vitamine C/100 g de fruits).Consommés sous forme de jus frais, de baies séchées ou sous forme lyophilisée en poudre, ils permettent de rétablir un taux normal en vitamine C (AJR : 100 mg)A contrario, un surdosage en vitamine C peut entraîner des effets pro-oxydants, raison pour laquelle la limite de sécurité dans les compléments alimentaires a été fixée à 1000 mg/jour.Citons les caroténoïdes, le bêtacarotène présent dans les carottes et le lycopène des tomates pour leur rôle antioxydant vis-à-vis de la lipoperoxydation des phospholipides membranaires. Ces molécules liposolubles ne seront résorbées dans l'intestin qu'en présence de lipides, d'où l'intérêt d'associer une huile d'olive de première pression avec ces légumes.Enfin, les flavonoïdes jaunes, rouges, violets, bleus sont des polyphénols antioxydants qu'il convient de prévoir tel un arc-en-ciel dans son assiette en mangeant des légumes, des fruits bio avec la peau, des baies sauvages...Les polyphénols taniques présents dans le vin rouge consommé jeune et le thé vert font également partie des aliments protecteurs.Desmodium adscendens est la plante médicinale par excellence du foie. C'est une légumineuse de la famille des fabacées comme la lentille, la réglisse, le trèfle. Elle pousse en Afrique et dans les régions équatoriales, on utilise la tige et les feuilles riche en alcaloïdes de type indolique, en flavonoïdes et en acides aminés libres.La plante desmodium est capable de normaliser les taux de transaminases hépatiques élevés dans la phase aigüe des hépatites toxicologiques accidentelles de type pollution, exposition aux métaux lourds ou dans les hépatites virales ou de type alcoolique " binge drinking ".Cette plante est aussi capable de régénérer la cellule hépatique et est dépourvue de toxicité. A fortes doses, elle peut entraîner des nausées et diarrhées probablement dues au drainage émonctoire des toxines hépatiques.Plusieurs formes actives existent comme la solution hydroglycérinée de desmodium ou la forme poudre micronisée en gélules. En aigu, la posologie est de 4 à 10 g par jour, en poudre micronisée ou de 4 cuillères à café par jour pour la forme hydroglycérinée.Une fois les transaminases stabilisées, d'autres plantes viennent compléter ou remplacer desmodium qui n'agit que pendant la phase aigüe.Le chardon marie ( Silybum marianum) est un chardon comestible : les jeunes pousses se mangent en salade et les racines comme des salsifis. Le fruit renferme la silymarine responsable de son effet hépatoprotecteur.La silymarine contient un complexe de flavonoïdes capablede régénérer la cellule hépatique,de renforcer le rôle barrière de la membrane cellulaire hépatique etpossède des propriétés anti-oxydantes remarquables.Par exemple, lors d'une intoxication par amanite phalloïde, la silymarine est capable d'inhiber l'absorption toxique en augmentant de 30% le taux hépatique de glutathion intracellulaire responsable de la détoxification hépatique ; de diminuer l'inflammation en bloquant la lipoxygénase pro-inflammatoire et d'empêcher la destruction cellulaire. Enfin, la silymarine a aussi un effet protecteur de la cellule rénale et de la muqueuse gastrique. Elle est donc indiquée dans toutes les pathologies issues de l'intoxication hépatique.La silymarine présente dans le fruit est insoluble dans l'eau ce qui limite l'utilisation en infusion du chardon marie. L'usage d'extrait standardisé en silymarine est préférable en cure de 20 jours renouvelables.La silymarine induit le cytochrome P3A4, par conséquent, le chardon-marie est déconseillé pour les patients sous traitement d'inhibiteurs de l'enzyme cytochrome P3A4, soit les inhibiteurs de la protéase virale, les dérivés azoliques (itraconazole...), l'amiodarone, les macrolides... et le jus de pamplemousse.L'artichaut(Cynara scolymus) est un excellent dépuratif et un cholérétique puissant, son action est centrée sur le foie, le sang et les reins.Les feuilles des rosettes de première année de culture possèdent des dérivés phénoliques dont des esters de l'acide caféique, des lactones sesquiterpéniques qui lui confèrent son amertume et de nombreux polyphénols de type flavonoïde, des sels minéraux, des vitamines.Les contre-indications de l'artichaut sont les calculs biliaires car l'effet cholagogue risque d'accélérer leur expulsion et de provoquer des douleurs. Comme il coupe la lactation, il est déconseillé aux femmes allaitantes.A l'amertume des formes liquides, la préférence se porte sur l'usage de poudre micronisée en gélules.En drainant le foie et les reins, en améliorant les digestions lentes ou en protégeant les cellules hépatiques, les plantes détox libèrent l'organisme de ses déchets et procure un bien-être certain.