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On ne peut s'empêcher, lorsque l'on traverse la France, de se remémorer les paroles de Brassens et des gens qui sont nés quelque part. De prime abord, la petite bourgade d'Essoyes pourrait y faire penser tant Pierre-Auguste Renoir et ses illustres descendants y sont " rentabilisés ". Tombés en désuétude au sortir de la guerre, les impressionnistes n'ont cessé de gagner en notoriété grâce à la frénésie de grands collectionneurs. En musique également vu que le boléro de Ravel reste à ce jour, la partition la plus écoutée et téléchargée sur internet. La municipalité d'Essoyes, où le peintre résida longtemps, a suivi le mouvement et redonné vie à l'auteur du Bal du moulin de la galette. En rachetant sa maison et son atelier récemment. En transformant les annexes du château local il y a plus longtemps.Essoyes est un village qui cultive sa typicité. Flanqué entre l'ancien lavoir et la Mairie, se trouve un joli petit musée. On ne s'y déplacera pas pour sentir l'huile originale du peintre prolixe mais pour revivre le soleil et la lumière qui influencèrent l'artiste et son mouvement. Très didactique, cette étape originale vers les plages du sud, plaira certainement aux enfants. Jusqu'en septembre, le second fils du peintre, le réalisateur Jean Renoir, y est également évoqué. Des affiches et du matériel cinématographique plairont assurément aux passionnés. Le quidam, à qui l'on doit cette collection, se déplace volontiers pour raconter foule d'anecdotes et secrets d'histoire. Pensez seulement à réserver sa présence au préalable.Avec moins de 400 hectares réservés à un des rares vins non pétillants de la champagne, le village des Riceys produit un rosé éponyme qui avait la préférence de Louis XIV. Il est en effet faux de croire que les bulles sont l'unique production du Grand Est français. Peu connu au sein de l'hexagone et adoré ailleurs, ce vin ambré de caractère est un breuvage de connaisseurs. Il se dégustera à la température de la porte du frigo.C'est dans une cave du village que nous sommes descendus pour déboucher un litre quarantenaire et divin. Tout a fait fondu et d'une complexité étonnante, il avait autant de caractère que son propriétaire. C'est à bord de son tout-terrain britannique que nous avons été sentir ses vignes. Les grappes étaient prometteuses d'une belle rentrée automnale. Quelle magnifique expérience !C'est en effet dans les vignes que l'on découvre ce département. Ce dimanche, la famille Massin avait dressé une table entre les pieds de Pinot Noir.À l'ombre d'un charme, des mallettes réfrigérantes contenaient les flacons et les mets du pique-nique. Une légère brise tempérait quelque peu la chaleur marquée de ce début juillet. Ici, la culture et le traitement des ceps sont réfléchis dans le respect du terroir.Une des particularités de l'Aube est de fournir des Pinot Noirs d'une belle finesse. Les grandes maisons rémoises viennent d'ailleurs s'y approvisionner. La visite de la cave est particulièrement intéressante mais c'est dans la bouteille que la région nous a fait découvrir son énième trésor. Après le dégorgement, il est habituel en Champagne de rajouter une dose qui suivant sa recette donnera des brut, sec ou demi-sec. Lorsque le glaçon de levures mortes est expulsé, la bouteille est embouchonnée telle quelle. Aucun dosage n'est additionné. Il en résulte un " brut zéro dosage " vif et nerveux. Un compagnon idéal pour les amateurs d'huîtres et de cigares.La maison Remy Massin organise en saison des repas dans les vignes en compagnie d'un chef gastronomique. Pour groupes seulement. Des scénettes thématiques sont mises en place pour faire revivre des histoires de la région.