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Les différents suppléments alimentaires à base d'argile actuellement en vente sont principalement utilisés pour résoudre des problèmes de digestion. Combinés à d'autres ingrédients, ils pourraient également réduire le stress et la douleur. Plusieurs études ont montré que certains de ces suppléments alimentaires ont une teneur élevée en arsenic. Leur utilisation peut entraîner une exposition et un apport accrus en arsenic. L'Arrêté royal du 14 juin 2002 (modifié par l'amendement 2016/155/B) fixe les teneurs maximales nationales pour les métaux dans certains types de suppléments alimentaires (contenant des nutriments et/ou des plantes), dont une teneur maximale de 1 mg d'arsenic potentiellement toxique par kg de produit. C'est la raison pour laquelle Sciensano a analysé l'apport et la bio-accessibilité de l'arsenic provenant de suppléments alimentaires à base d'argile. Au niveau européen, les valeurs plafonds pour les suppléments alimentaires n'ont pas encore été harmonisées. Dans l'eau et dans le sol, et par conséquent dans l'argile, l'arsenic se présente principalement sous sa forme inorganique, la plus toxique. L'arsenic est également présent chez les organismes vivants mais dans ce cas, principalement sous sa forme organique. Lorsque l'argile est utilisé en combinaison avec des produits animaux ou végétaux, un arsenic organique peut donc également être présent dans ces suppléments. Tant la quantité totale d'arsenic que la quantité dans les différentes formes d'arsenic ont été mesurées dans cette étude. A cet effet, 15 suppléments alimentaires à base d'argile disponibles sur le marché belge ont été analysés. Les résultats ont montré que la concentration totale d'arsenic était beaucoup plus élevée comparativement à d'autres types d'alimentation: elle variait entre <0,020 et 6,4 mg/kg. Il a en outre été constaté que de l'arsenic inorganique était presque exclusivement présent, ce qui confirme la nature minérale de ces suppléments alimentaires. Lorsque de l'arsenic inorganique est ingéré pendant une longue période, cela peut, en fonction de la dose ingérée, entraîner des problèmes cutanés et digestifs, du diabète, des problèmes rénaux, des maladies cardio-vasculaires et des cancers. Pour déterminer si la prise de suppléments alimentaires à base d'argile représente un risque potentiel, la bio-accessibilité de l'arsenic a également été examinée. La question principale n'est en effet pas de savoir combien d'arsenic inorganique est présent, mais dans quelle mesure il est bio-accessible dans l'appareil digestif. La fraction bio-accessible est celle qui est soluble dans l'appareil digestif, une bonne indication de sa biodisponibilité. L'étude a fait apparaître que la bio-accessibilité de l'arsenic dans les produits à base d'argile ressemble plus à celle des sols que de l'alimentation ; l'arsenic présent dans les denrées alimentaires est en effet plus bio-accessible. Un facteur important qui contribue aux risques potentiels des suppléments alimentaires à base d'argile sont les doses recommandées, qui sont souvent élevées: de 1,5 à 19 g/j. De plus, la plupart des étiquettes ne mentionnent pas la période d'utilisation visée sur l'ordonnance. L'étude a montré qu'une utilisation prolongée de suppléments alimentaires à base d'argile peut contribuer de manière significative à l'exposition à l'arsenic inorganique: 42% des suppléments alimentaires testés posent un problème pour la population générale, alors que pour les groupes à risque, 67% des suppléments testés sont problématiques.Il est donc recommandé de ne pas prendre trop longtemps de suppléments alimentaires à base d'argile. L'ajout d'une telle mention sur les étiquettes permettrait de réduire les risques élevés d' une exposition de longue durée à l'arsenic inorganique.