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"On a terminé l'année 2019 sur l'aboutissement de dossiers importants comme la réforme des gardes avec l'honoraire de disponibilité, l'indexation des honoraires et la stabilisation de la marge économique des pharmaciens, la prolongation du moratoire sur l'ouverture de nouvelles pharmacies obtenu in extremis, ou encore la nouvelle loi relative à l'indisponibilité des médicaments qui inclut même un droit de substitution pour les pharmaciens dans ce cadre (les arrêtés royaux doivent encore être pris, mais c'est une avancée certaine) ", se réjouit Alain Chaspierre, ex-président de l'APB devenu secrétaire général au 1er janvier.Ce tableau est assombri par la situation politique du pays avec un gouvernement toujours en affaires courantes qui retarde l'aboutissement de nombreux dossiers dont le Conseil fédéral d'avis des pharmaciens, la loi de répartition, l'inscription des gardes des pharmaciens sur le 1733... Qu'à cela ne tienne, l'APB va de l'avant et fourbit ses projets pour 2020.L'Association concocte une note de vision 2025 définissant l'avenir professionnel. " On a interrogé des stakholders sans lien avec la pharmacie (sphère économique, bancaire, IT...) pour avoir un regard extérieur sur le monde de la pharmacie et on a noté beaucoup de synergies sur ce qu'ils disent de l'évolution du métier, notamment sur les valeurs fondamentales comme socle de son avenir et sur le conseil de ne pas se lancer vers une commercialisation plus élevée malgré le climat actuel. Et on a eu des interactions avec le monde de la santé (mutuelles, médecins, infirmiers...) pour affiner le tableau. Nous sommes en train de rédiger une note 'martyre' qui sera soumise aux pharmaciens dans un forum de contribution positive. Cette note est prévue pour le premier ou le début du deuxième trimestre. "Le projet Pharmacie 3.0 continue : " On entend renforcer la collaboration avec les unions professionnelles de pharmaciens pour tester des modèles à la fois sur des groupements d'achat, sur la livraison à domicile, sur l'implémentation de nouveaux services en pharmacies... Certains projets (diabète et maladies cardiovasculaires) sont assez avancés, on crée des passerelles avec d'autres acteurs comme les laboratoires de biologie clinique ou d'autres professions de santé. Le 'networking' (ou la collaboration entre pharmaciens) est pour nous essentiel ", assure-t-il.L'APB soutient les démarches " qualité " et, après le contrôle qualité des spécialités pharmaceutiques et magistrales, elle travaille, avec l'AFMPS, sur l'autocontrôle qualité 'services' : " On a lancé des projets pilotes dans les unions professionnelles comme par exemple, les trajets coaching qualité pharmacie. En quoi ça consiste ? On interroge les pharmaciens sur une vingtaine d'items relatifs à des procédures (qualité des conseils donnés, des magistrales, fonction de pharmacien de référence avec mises à jour des schémas de médication...) et on leur propose un trajet d'amélioration. Ainsi, dans le Hainaut, l'Uphoc organise un test dans 40 pharmacies et il y a de plus en plus d'inscrits. C'est un signal très positif ! "La fonction de pharmacien de référence reste une priorité absolue pour l'APB qui aimerait développer l'échange des schémas de médication. " C'est un gros chantier. Nous avons une enquête qui montre que ces bilans de médication faits en ambulatoire permettent des corrections de moments de prise de médicaments, de doubles médications... On doit aider les pharmaciens à les réaliser de la manière la plus correcte, notamment grâce à des outils informatiques adéquats. Nous discutons pour que ces bilans soient partagés entre les pharmaciens mais aussi avec l'hôpital ou d'autres acteurs qui ont un lien thérapeutique avec le patient ", précise Alain Chaspierre en ajoutant que le pharmacien de référence aura sans doute un important rôle à jouer dans les soins transmuraux sur lesquels l'APB se penche également.Suite aux excellents résultats de l'étude Simenon sur la polymédication et réalisée dans une centaine de pharmacies, l'APB aimerait lancer un nouveau service en pharmacie : un BUM polymédication, si possible en 2021." Au sein de l'asbl Concertation médico-pharmaceutique, avec les syndicats médicaux, la SSMG et Domus Medica, nous avons établi une note qui s'inspire des recommandations de l'étude Come-On pour porter au niveau politique toute une série de recommandations de modifications de la législation pour améliorer la qualité des soins dans les maisons de repos et de soins. On attend bien sûr que le gouvernement se forme pour pouvoir en discuter avec le ou la prochain(e) ministre de la santé... ", conclut Alain Chaspierre qui entend placer 2020 sous les couleurs d'une collaboration accrue entre médecins et pharmaciens au sein de la première ligne de soins, tout en améliorant l'image de marque de la profession auprès du grand public.