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Habituellement, l'urine est stérile. Le flux urinaire (1,5 litre par jour) constitue le principal réflexe de défense contre les bactéries. Les vidanges complètes (min. 4 à 5 fois par jour), une bonne intégrité de l'urothélium, les sécrétions vaginales et prostatiques sont les moyens naturels de défense de l'organisme. La contamination des voies urinaires s'effectue le plus souvent par voie ascendante. Chez la femme Chez la femme jeune (en dehors des malformations responsables d'infections urinaires dès l'enfance), les cystites sont souvent rythmées par les rapports sexuels. L'hymen n'est pas complètement déchiré et les brides hyménéales présentes favorisent la remontée des germes pendant le rapport sexuel. C'est pour cela que l'on conseille d'uriner après chaque rapport. Le premier accouchement ou l'excision sous anesthésie locale supprime le problème. Chez l'homme Une infection urinaire chez l'homme n'est jamais banale. Elle implique le plus souvent l'infection des tissus voisins, en particulier de la prostate (prostatite). Les germes colonisent l'urètre puis les canaux prostatiques. La prostatite s'accompagne de fièvre, myalgies, céphalées, de brûlures urinaires, pollakiurie, parfois une hématurie. Après 60 ans, la diminution des sécrétions prostatiques et une mauvaise vidange (liée à un adénome) favorisent la survenue des infections urinaires. Chez l'enfant Une anomalie fonctionnelle ou anatomique (reflux vésico-urétérorénal) est souvent associée à l'infection urinaire, qui peut débuter dès la première année. Toute fièvre inexpliquée doit faire rechercher une infection urinaire. Chez l'enfant plus âgé, l'infection urinaire peut-être favorisée par une mauvaise hygiène locale ou la présence d'un oxyure. Quels sont les facteurs favorisants ? Le diabète (un taux élevé de sucre constitue un milieu favorable au développement bactérien), l'immunosupression, les maladies neurologiques (mauvaise vidange vésicale), les déséquilibres de la flore vaginale, une hygiène insuffisante ou excessive, les troubles du transit, un apport hydrique insuffisant, la ménopause sont autant de facteurs qui favorisent la prolifération anormale d'agents infectieux ( Escherichia coli, Staphylococcus saprophyticus, entérocoques...). Comment est posé le diagnostic ? Un test par bandelette urinaire au cabinet du médecin confirme l'infection urinaire. Les nitrites signent la présence d'entérobactéries et les leucocytes témoignent de l'inflammation. Un test négatif nécessite de rechercher une autre étiologie de l'infection urinaire. Le traitement des infections urinaires Si l'infection urinaire ne cède pas spontanément, une antibiothérapie courte sera mise en place. Un traitement antalgique et antispasmodique peut y être associé. En cas de persistance des symptômes après trois jours de traitement, un ECBU (examen cytobactériologique de l'urine) est alors réalisé et un autre traitement antibiotique long (10 jours) est instauré en fonction du spectre adapté. Le conseil homéopathique Certains unitaires homéopathiques sont conseillés dès les premiers symptômes de l'épisode aigu. Un interrogatoire sur les modalités d'apparition, la couleur des urines, les douleurs de miction permettent de dégager des souches pour la prescription courante : Et le Cranberry ? Les baies de Cranberry, riches en inhibiteurs d'adhésines, contribuent à diminuer la fixation d'Escherichia coli sur les parois des voies urinaires. Une consommation quotidienne contenant 36mg de proanthocyanidine associés à des probiotiques a démontré une efficacité dans le confort urinaire.