...

On parle de ménopause lorsqu'il y a une cessation des menstruations depuis 12 mois. En règle générale, cela se produit au début de la cinquantaine. Avant 40 ans, on parlera de ménopause précoce. Cependant, avant d'en arriver à ce stade, toute une série de choses se modifient chez la femme (péri ménopause). Cette période s'étale sur une durée de 2 à 7 ans et est caractérisée par plusieurs symptômes : irrégularité des cycles, bouffées de chaleur, perturbation du sommeil, sautes d'humeur, baisse de la libido, sécheresse des muqueuses, modification de la peau et des cheveux, légère prise de poids.... D'autre part, plusieurs troubles sont associés à la ménopause : incontinence d'urine à l'effort, ostéoporose, augmentation des cancers de l'endomètre et des cancers du sein, fréquence accrue des maladies cardiovasculaires... Ménopause et nutrition Les questions alimentaires doivent être abordées avec prudence à cette période de la vie car outre les problèmes strictement physiopathologiques, d'autres paramètres sont à considérer. La ménopause correspond souvent à une période de la vie de la femme où l'équilibre familial est modifié (les grands enfants partent...) avec une remise en question de sa place et de son image (perte de féminité, modification de l'image corporelle...). Tout cela peut amener des sentiments dépressifs avec des comportements alimentaires inadéquats de compensation ou, au contraire, de restrictions excessives. Prise de poids La diminution du taux d'£strogène, de nouvelles habitudes alimentaires liées aux modifications familiales et environnementales, la baisse du métabolisme basal liée à la diminution de masse musculaire, provoquent souvent une prise de poids à la ménopause. Une réduction des apports énergétiques pourra donc parfois s'avérer nécessaire et sera d'autant plus efficace si elle est accompagnée d'exercices physiques qui permettront, outre la dépense calorique, d'entretenir la masse musculaire. Si elle est indiquée, la restriction calorique doit être modérée afin de ne pas induire de troubles du comportement alimentaire. Il faudra enfin veiller à maintenir des apports protéiques suffisants afin de prévenir la diminution de masse maigre liée à l'âge. Chaleur, humeur et insomnie A la ménopause, entre 50 et 80 % des femmes se plaignent de bouffées de chaleur, un symptôme particulièrement incommodant. Pour y remédier, les isoflavones de soja sont fréquemment conseillés. Gardons néanmoins à l'esprit que les résultats des études menées à ce propos sont divergents et qu'au final, leur efficacité n'a pas encore été prouvée. Selon une équipe de chercheur québécois (M. Lucas, université de Laval), la prise de 500 mg d'oméga 3 trois fois par jour aiderait à réduire le nombre de bouffées de chaleur, sans compter l'effet positif des oméga 3 sur les symptômes dépressifs légers. Perte de masse osseuse. La carence oestrogénique est l'une des grandes responsables de l'ostéoporose. Le calcium et la vitamine D apparaissent indispensables à la conservation osseuse. Les besoins en vitamine D augmentent après 50 ans (400ui après 50 ans et 700ui après 70 ans), tout comme ceux en calcium en post-ménopause (1200mg/j). S'il est recommandé de consommer chaque jour 3 produits laitiers (dont 1 seule portion de fromage), on sera aussi attentif à ce que le régime comprenne assez de fruits et légumes pour leur apport en potassium qui, sous forme de bicarbonate, neutraliseront un excès d'acidité. Un apport suffisant en protéine sera également bienvenu pour limiter la raréfaction osseuse. Maladies cardiovasculaires Le risque de problèmes cardiovasculaires augmente chez la femme après 55 ans. Les prescriptions diététiques viseront donc à diminuer ce risque en limitant le sel, les acides gras saturés, l'alcool, et en privilégiant les poissons gras, les fruits et légumes, les acides gras insaturés et, si nécessaire, en réduisant son tour de taille ! Ici aussi, l'exercice physique est recommandé. A noter encore que les isoflavones de soja préserveraient la santé cardiovasculaire et osseuse. Maladies dégénératives Les recommandations pour diminuer les risques de cancer sont multiples et diverses vu le caractère multifactoriel de l'étiologie cancéreuse. De façon générale, un mode de vie sain et une nourriture bien équilibrée restent évidemment d'application. De nombreuses études conseillent de limiter la consommation d'alcool à 1 portion par jour (10 grammes d'éthanol) dans le cadre de la prévention du cancer du sein. Un consensus se dégage également en faveur des fruits et légumes et plus particulièrement pour le cancer du côlon où les apports en fibres restent importants. u