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Au niveau physiopathologique, les lésions d'eczéma atopique ou de contact sont le fruit d'une réaction d'hypersensibilité retardée et impliquent à la fois antigène, cellules présentatrices de l'antigène du groupe des cellules dendritiques et lymphocytes T spécifiques. L'eczéma atopique Aussi appelée dermatite atopique, cette manifestation chronique de l'atopie - prédisposition génétique à la synthèse accrue d'IgE et aux maladies allergiques (rhinite, asthme, eczéma, conjonctivite) - évolue par périodes de poussées inflammatoires sur une barrière cutanée désorganisée génétiquement et par périodes de rémissions. La succession de ces phases résulte de l'activité des lymphocytes T effecteurs et des lymphocytes T régulateurs. Amélioration de la barrière cutanée Des mutations de la filaggrine et des anomalies des céramides favorisent la perte insensible en eau transcutanée. Plus poreuse, la peau devient une porte d'entrée aux allergènes. La xérose cutanée serait un facteur déclenchant de la cascade inflammatoire. L'application d'émollients sur toute la surface corporelle - directement après le bain sur une peau séchée par léger tamponnement - permettra de restaurer la fonction barrière. La peau doit être luisante après l'application de l'émollient. Pour le nettoyage, mieux vaut conseiller des formules non agressives (syndets, huile) et privilégier un bain de quelques minutes dans une eau tiède (33°C) plutôt qu'une douche. Le coût de ces produits cutanés apparait souvent comme un frein à l'observance, mais seul un traitement permanent permet de réduire les lésions inflammatoires. Réduction de l'inflammation cutanée Les dermocorticoïdes constituent le traitement de première intention lors de la phase de poussée. Le choix de la puissance de la molécule dépendra de la gravité et de la localisation des lésions ; celui de la forme galénique (pommade, crème, lotion,...) de l'endroit et du moment d'application et de la tolérance du patient aux excipients. Les dermocorticoïdes seront appliqués localement sur les lésions et l'arrêt du traitement - après quelques jours d'utilisation - se fera de façon progressive. Chez le jeune enfant, il faudra éviter l'application occlusive sous le lange. Les effets secondaires (sensation de brûlure locale suite à l'application, hypertrichose, atrophie cutanée, possibilité d'un passage systémique,...) peuvent entrainer la non-observance, voire l'échec du traitement. Eczéma de contact L'étiologie de cette réaction d'hypersensibilité immunologique cellulaire est assez complexe et repose sur l'interrogatoire du patient associé à des tests de provocation réalisés en dehors des périodes de poussées inflammatoires. L'eczéma de contact peut se développer chez des patients atopiques depuis l'enfance et concerner différents produits allergènes : sels de chrome, caoutchouc, certains médicaments (anesthésiques locaux, antibiotiques,...), pesticides, nickel, colorants, parfums,... Parmi les métiers à risque, on retiendra les travailleurs agricoles, de la construction, des services de nettoyage, de l'industrie sidérurgique, les coiffeurs et le personnel médical.