Si pour certain(e)s, l'arrivée des beaux jours est synonyme d'arrachage des poils, pour d'autres, le problème est permanent. Quelles sont les causes d'hyperpilosité, et comment les atténuer ?
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L'hypertrichose se définit par un développement excessif de la pilosité, généralement sous forme de duvet sur les zones normalement pileuses et peut être une source d'inconfort autant chez la femme que chez l'homme. L'hirsutisme est une hyperpilosité féminine au niveau des zones cutanées androgénodépendantes ou testoïdes (lèvre supérieure, menton, poitrine, ligne ombilico-pubienne,...). A la recherche des responsables L'hypertrichose peut être héréditaire, touchant plus volontiers les familles du bassin méditerranéen. Certains médicaments (minoxidil, ciclosporine, phénytoïne, diazoxide, corticostéroïdes,...) n'agissant pas par l'intermédiaire du récepteur des androgènes peuvent avoir pour effet secondaire une exagération de la pilosité, qui s'estompera quelques mois après l'arrêt du traitement. Des affections métaboliques (porphyries, hypothyroïdie), nutritionnelles (anorexie mentale) ou paranéoplasiques (cancer digestif, pulmonaire, lymphome) atteignent également le système pileux. Prise en charge En premier lieu, un traitement local est recommandé. Diverses techniques permettent d'éliminer les poils disgracieux : rasage, épilation à la cire, crèmes dépilatoires, électrolyse, laser,... Le choix dépendra de la zone à traiter, du temps de latence avant la repousse des poils, du risque d'effets indésirables (réactions allergiques) et de l'appréciation personnelle. La décoloration, à base d'eau oxygénée, est efficace pour la moustache, mais peut être allergisante. Oestroprogestatifs Ils diminuent les taux circulant de testostérone et sont donc actifs dans certaines formes d'hirsutisme, en absence de leurs contre-indications bien connues. Si la réponse clinique n'est pas optimale, des anti-androgènes peuvent être associés. Si un hirsutisme apparaît de façon soudaine ou s'aggrave suite à la prise de contraceptifs, une tumeur productrice d'androgènes est à rechercher. Acétate de cyprotérone Elle est enregistrée dans la prise en charge des formes d'hirsutisme de gravité moyenne. L'association à l'éthinyloestradiol est enregistrée pour les formes légères. Divers schémas existent mais il faut compter au moins 6 mois avant d'obtenir un effet. Les effets indésirables (troubles hépatiques, thrombo-embolie, aménorrhée, perturbation du métabolisme glucidique et prise de poids) sont à prendre en compte avant l'instauration de cet antiandrogène à propriétés progestatives et antigonadotropes. Spironolactone Elle a un effet anti-androgène et anti-minéralocorticoïde. A forte dose, elle inhibe de façon compétitive la dihydrotestostérone aux récepteurs androgéniques. N'a pas l'enregistrement pour l'hirsutisme. Des effets secondaires (hyperkaliémie, hyponatrémie, troubles gastriques et menstruels, sensibilité mammaire,...) sont à considérer. Flutamide Ce bloqueur non stéroïdien du récepteur aux androgènes présente une toxicité hépatique limitée par une faible dose. Il n'est pas remboursé pour l'hirsutisme puisqu'il n'y a pas d'enregistrement pour cette indication. Finastéride Inhibiteur de la 5-alpha- réductase, principalement au niveau prostatique, le finastéride peut être efficace dans l'hirsutisme idiopathique mais n'est pas enregistré pour cette indication.