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Comme son nom l'indique, la vitamine B9 ou acide folique est présente dans les feuilles végétales, comme les feuilles de salade ou d'épinard. C'est d'ailleurs de ces dernières qu'elle a été extraite pour la première fois au début des années 40. Cet acide ptéroylmonoglutamique est généralement présent dans les aliments sous forme de polyglutamates, appelés folates. Pour être métaboliquement active, cette vitamine doit être réduite : les polyglutamates sont scindés en monoglutamates par la flore intestinale, qui sont ensuite absorbés et réduits dans le foie en acide tétrahydrofolique. Grâce à ses propriétés antioxydantes, la vitamine C joue un rôle de protecteur par rapport à cette molécule. Où trouver la vitamine B9 ? L'acide folique se trouve dans les légumes verts (salade, épinards, petits pois, endives, haricots, avocats...) et dans les fruits (orange, fruits rouges, melon, banane..). Les fromages fermentés, les £ufs et le foie représentent également de bonnes sources, de même que les lentilles, le blé et ses dérivés (farines, pain, pâtes...), les pois chiches et les châtaignes. Fonctions Par sa fonction de donneur d'unité carbonée, l'acide folique intervient dans la synthèse de nombreux acides aminés, ainsi que dans celle des purines et de la pyrimidine - et par conséquent de l'ARN et de l'ADN. Il intervient donc dans les processus de mitoses et dans la production des globules rouges. Les cas de carences Les carences en acide folique proviennent soit d'une déficience d'apport, soit de situations où les besoins sont augmentés. Un régime alimentaire déséquilibré ou trop restrictif peut ainsi amener des déficits en folates. Une consommation excessive de tabac ou d'alcool, la contraception hormonale, la prise d'£strogènes, la prise de certains médicaments augmentent également les besoins, tout comme la grossesse, l'allaitement et la croissance. Un déficit modéré entraîne une inflammation des muqueuses pouvant se traduire par de la glossite et de la diarrhée. Mais cette inflammation peut aussi entraîner des changements d'humeur, de la dépression ou de l'agitation des membres inférieurs. Une carence plus marquée peut provoquer une anémie mégaloblastique. Conseils aux femmes enceintes Pendant la grossesse, les besoins en acide folique augmentent donc, du fait de l'expansion des tissus maternels au début (sang, utérus...) et de la croissance du f£tus par la suite. Or, 2 % des femmes en âge de procréer présentent un risque élevé de déficience en folates et 25 % un risque modéré. Ces déficits peuvent être attribués non seulement à l'alimentation, mais aussi à la pilule contraceptive. De plus, on estime que de 25 à 66 % des femmes enceintes reçoivent moins de 250 µg/jour d'acide folique. Dans les premières semaines de grossesse, un déficit d'acide folique peut provoquer un défaut de fermeture du tube neural qui entraîne des malformations telles l'anencéphalie, le spina bifida ou des fentes labio-palatines. Cette fermeture du tube neural a lieu en début de grossesse, quand la femme ignore parfois qu'elle attend un heureux événement. Autres conséquences d'un déficit Un taux d'homocystéine élevé constitue un facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires, quels que soient les territoires atteints : cérébral, coronaire ou périphérique. Or, il existe une corrélation entre un taux élevé de folates et une homocystéinémie faible, probablement due à la capacité de l'acide folique à méthyler l'homocystéine en méthionine. Depuis l'enrichissement de certains aliments en acide folique, les chercheurs ont constaté une diminution des décès par accidents vasculaires cérébraux aux Etats-Unis et au Canada. Autre hypothèse, qui reste encore à confirmer : un excédent d'homocystéine pourrait causer des problèmes de dégénérescence maculaire liée à l'âge. Ce risque serait diminué par la prise de folates en association avec la vitamine B6 et B12.