Les compléments de vitamines et minéraux méritent une place dans les recommandations pour une alimentation saine et ont un intérêt pour remédier à certaines carences ou déficiences... le tout étant de les combiner intelligemment avec une alimentation équilibrée.
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Telle est la position relayée au nom de leur organisation par Valerie Vercammen et Paul Coussement, respectivement secrétaire générale et président de la fédération professionnelle de l'industrie belge des compléments alimentaires Be-sup. Ils plaident pour qu'une place soit donnée aux compléments dans les recommandations alimentaires et invoquent pour cela une série d'arguments. " Les efforts des pouvoirs publics pour inciter la population à manger plus de fruits et de légumes n'ont guère permis d'améliorer la situation ", souligne Valerie Vercammen, illustrant son propos par les résultats de l'enquête de consommation alimentaire de Sciensano pour 2014-2015. Le constat est affligeant: à peine 38% des Belges mangent des légumes au quotidien, moins de la moitié (47%) consomment tous les jours au moins un fruit et pratiquement personne ne satisfait aux recommandations en matière de consommation de produits laitiers ou de substituts enrichis en calcium. Un pourcentage important de la population belge court en outre un risque de carences en vitamines et minéraux. " Et ce, alors même que nous disposons avec les compléments alimentaires d'une source de vitamines et de minéraux qui est sûre, de haute qualité, bien contrôlée et efficace ", enchaîne Paul Coussement. " Ne serait-ce donc pas l'évidence même que d'introduire cette source dans le régime alimentaire de nos compatriotes, fût-ce évidemment d'une façon correcte et avec toute la prudence qui s'impose? Nous ne parlons pas ici d'une substitution mais d'une supplémentation. Il n'est donc absolument pas question de " choisir " entre une alimentation équilibrée et la prise de compléments, mais de déterminer comment combiner les deux. " Le dosage des compléments alimentaires est un facteur qui préoccupe bien des consommateurs et prestataires de soins. " On sait en effet que la toxicité et la sécurité en dépendent ", poursuit Paul Coussement. " Certaines études ont démontré que des dosages élevés de vitamines et de minéraux peuvent être nocifs, mais des dizaines d'autres ont établi que les doses " normales " ne présentent absolument aucun danger. " Toutes ces études ont été prises en compte pour déterminer des limites maximales acceptables, souligne le président de Be-sup. L'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) et les autorités belges surveillent aussi la situation de près. " La production et la commercialisation des compléments alimentaires contenant des vitamines et minéraux est soigneusement encadrée par la législation ", rappelle Valerie Vercammen. " Il existe pour la majorité des vitamines et minéraux des dosages maximum fixés par la loi sur la base des recommandations du Conseil Supérieur de la Santé. Dans notre pays, tous les compléments alimentaires doivent aussi être notifiés au SPF Santé publique et font l'objet d'un contrôle circonstancié avant d'accéder au marché. L'AFMPS est en charge du contrôle des critères de qualité. Les suppléments notifiés sont donc par définition des produits sûrs. Fondamentalement, le surdosage chronique est un mythe. " Il est évident qu'on ne peut pas prétendre que les suppléments alimentaires sont des médicaments, puisqu'ils ne peuvent ni prévenir ni guérir les maladies. Par contre, ils ont bel et bien des effets bénéfiques pour la santé, affirme Paul Coussement. " Il existe une foule d'études scientifiques qui démontrent que des teneurs " normales " en vitamines et minéraux dans le sang ou dans l'alimentation sont associés à une réduction de certains symptômes et schémas pathologiques, et ces effets ont été confirmés par plusieurs études interventionnelles. À ce jour, il n'existe toutefois pas encore de consensus sur le fait que les vitamines et minéraux peuvent prévenir ou combattre des maladies. On peut comparer cela aux bénéfices des fruits: personne ne met en doute leur intérêt en tant que composante d'une alimentation saine, mais il est extrêmement difficile de démontrer qu'une pomme par jour éloigne le médecin... " Cela ne signifie toutefois pas qu'on ne peut rien affirmer quant à l'utilité des vitamines et minéraux, poursuit le président de Be-sup. " Bien au contraire. L'UE a édicté des règles draconiennes en la matière sous la forme d'une directive (1924/2006) qui s'applique depuis 2012 dans tous les pays de l'Union, et qui définit précisément ce qu'est une allégation de santé - une allégation qui établit un lien entre un produit ou ingrédient et la santé. L'EFSA a aujourd'hui approuvé plus de 260 allégations de ce type, qui reposent généralement sur le modèle: " ... contribue à un/une ... normal(e) ... " (p.ex. " la vitamine C contribue à un fonctionnement normal du système nerveux ". Les compléments alimentaires à base de vitamines et minéraux se voient ainsi accorder la place qu'ils méritent: celle d'un produit qui contribue au fonctionnement normal de notre organisme. " Manifestement, le législateur et l'autorité scientifique européens ont choisi de ne pas réserver ce rôle aux seuls légumes, fruits et fibres alimentaires ", conclut Paul Coussement.