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La migraine affecte environ 6 % d'hommes et 18 % de femmes, en particulier celles âgées entre 20 et 40 ans. Après la ménopause, cette pathologie tend à diminuer chez la plupart des femmes, voire même à disparaître. Si le processus de la migraine n'a pas encore été totalement mis à jour par les scientifiques, l'arsenal thérapeutique ne cesse de s'étoffer. " Avant de parler de migraine, le patient doit au moins répondre à deux des quatre critères diagnostiques de la migraine établis au niveau international ", précise Luc Herroelen. A savoir : une intensité modérée à sévère ; une douleur hémi-crânienne unilatérale ; une douleur pulsatile ; une aggravation par les activités physique de routine. " La combinaison des symptômes peut différer totalement d'un patient à l'autre. Pour pouvoir parler de migraine, deux autres critères entrent également en ligne de compte : le patient doit également souffrir de nausées et présenter une photo/ phonophobie. "Traitement des crises A l'heure actuelle, la migraine peut compter sur un large arsenal thérapeutique, qui se répartit en deux grandes catégories : les traitements contre les crises et les traitements préventifs. " Le traitement des crises comprend différentes étapes. On peut débuter par un simple analgésique comme le paracétamol (1.000mg) ou de l'aspirine (1.000mg). Ensuite, on retrouve les anti-inflammatoires (non stéroïdiens et anti-inflammatoires). Le troisième palier fait appel aux médicaments antimigraineux, principalement les dérivés de l'ergot de seigle et les triptans. Le premier groupe rassemble des médicaments plus anciens, comme l'ergotamine, qui ne sont pas des agonistes spécifiques de la sérotonine, parce qu'ils ont aussi un effet stimulant sur la dopamine. "Posologie et abus On conseille aux patients migraineux de débuter ce premier type de traitement dès qu'ils sentent la crise arriver, afin d'enrayer le processus de la migraine. Cela permet de freiner les symptômes et d'éviter le déclenchement de la crise, qui peut durer jusqu'à 72 heures. Mais tous les patients ne parviennent pas à bien pressentir l'arrivée d'une crise. " Certains utilisent trop vite ces produits de manière préventive, ce qui ouvre la porte à une prise quotidienne de triptans. On parle d'abus dès que la barre des dix jours par mois est franchie. Les pharmaciens doivent donc insister auprès de leurs patients pour qu'ils ne les prennent que maximum deux fois par semaine ou neuf jours sur un mois. Il faut redoubler d'attention, particulièrement avec les personnes souffrant de maux de tête quotidiens. "Traitement préventif Mieux vaut conseiller aux personnes souffrant de maux de tête chroniques (en moyenne 15 jours par mois) - soit à peine 4 % de la totalité des patients - de ne pas recourir, ou de façon très limitée, aux médicaments contre les crises. " Le traitement de crise est recommandé pour les patients atteint d'une crise par mois. A partir de 3 crises mensuelles, on doit toujours opter pour un traitement préventif. Dans la prise en charge des maux de tête chroniques, il faut bien sûr toujours d'abord examiner l'hygiène de vie. La personne ne va-t-elle pas dormir trop tard ?- une habitude qui pèse lourdement sur les maux de tête. Consomme-t-elle régulièrement de l'alcool ? - le porto rouge et les fromages affinés figurent parmi les déclencheurs les plus notoires. Fait-elle suffisamment d'exercice physique et s'octroie-t-elle des moments de détente ?