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Leptospirose Causée par Leptospira interrogans, la leptospirose (zoonose) représente encore un problème de santé publique en Amérique latine et en Asie. Transmise sur peau lésée par contact direct (plaie, morsure) avec des animaux (rats, chiens, porcs,...) infectés ou par baignade en eau contaminée par les urines d'un animal infecté, cette maladie a un diagnostic difficile en raison de son tableau clinique de type pseudo-grippal apparaissant après période d'incubation (1 à 2, voire 3 semaines). La maladie évolue vers une atteinte multi-viscérale (foie, reins, poumons,..) en fonction de la dissémination des leptospires. Une éruption cutanée peut se rencontrer. Le diagnostic fait appel à des prélèvements biologiques et sérologiques. La prise en charge repose sur une antibiothérapie (doxycycline si contact clairement identifié, pénicilline ou amoxicilline). Une évolution létale est possible sans traitement.Typhus à pou Aussi appelée typhus historique, typhus exanthématique ou typhus épidémique, cette maladie reste une menace d'épidémie dans les régions tropicales africaines. L'agent pathogène, Rickettsia prowazeki, s'introduit via une piqûre de pou de corps ayant déjà digéré le sang d'un patient infecté. Les déjections infectées du pou se déposent après grattage de la piqûre ou par voie muqueuse. Un risque de transmission via voie aérienne est possible (personnel soignant ou de laboratoire) car le responsable persiste plusieurs jours dans les déjections des poux. Après une période d'incubation silencieuse permettant la multiplication des bactéries dans les cellules endothéliales des tissus, le tableau clinique se compose d'un syndrome infectieux (fièvre, céphalées, arthromyalgies prédominantes aux membres inférieurs), de signes neurologiques (troubles de la conscience) et pulmonaires (toux sèche). Des troubles cutanés peuvent se présenter. Un exanthème maculeux débute sur le tronc, puis sur le corps en respectant visage, plante et paume et disparaît après une phase de desquamation d'une dizaine de jours sans cicatrices. Des rashs pétéchiaux ou purpuriques peuvent aussi s'observer. L'identification des atteintes cutanées reste difficile sur peau foncée. Des symptômes digestifs, neurologiques, algiques ou ophtalmiques peuvent s'ajouter et perturber le diagnostic. Ce dernier repose sur diverses méthodes (séro-immunologie, biologie moléculaire,...) et reste une urgence en cas de suspicion épidémique. En cas de confirmation, la prise d'antibiotiques à bonne pénétration intracellulaire est obligatoire pour assurer guérison et immunisation définitive. Des cas exceptionnels de ré-émergence ont toutefois été décrits. Une prophylaxie doit être envisagée : changement quotidien de vêtements et de draps, application d'insecticide (malathion, perméthrine,...) sur habits et literie en cas d'épidémie.Maladie du sommeil Sévissant en Afrique, la trypanosomiase humaine africaine se transmet par piqûre d'une mouche tsé-tsé infectée via un animal ou un humain porteur du parasite Trypanosomia brucei (T.b.) gambiense (Afrique de l'Ouest et centrale) ou Trypanosomia brucei rhodiense (Afrique Orientale et australe). A l'endroit de la piqûre, une réaction inflammatoire (chancre) s'observe. Succède ensuite une phase lymphatico-sanguine composée de fièvre, céphalées, douleurs articulaires et prurit. Au niveau cutané, des oedèmes de face et des éruptions complètent le tableau, mais ces dernières sont peu visibles sur peau foncée. Des signes neurologiques peuvent se rencontrer, mais les plus évocateurs (troubles du sommeil, modification comportementale, troubles sensoriels, problèmes de coordination,...) surviennent après un délai variable. Sans traitement, la maladie est mortelle. Le diagnostic - complexe - doit donc être fait le plus tôt possible. La pentamidine et la suramine agissent sur la première phase d'atteinte à respectivement T.b. gambiense et T.b. rhodiense. En cas d'atteinte neurologique, le mélarsoprol et l'éflornithine sont utilisés. Ces molécules présentent une toxicité variable selon passage de la barrière méningo-encéphalique. La lutte des vecteurs par l'utilisation de pièges imprégnés d'insecticides est importante.Maladie de Chagas Localisée principalement en Amérique Latine, la trypanosomiase américaine se contracte par les déjections de triatomes hématophages infectées par Trypanosomia Cruzi. Ces sortes de punaises se rencontrent dans les milieux précaires et se nourrissent de sang humain la nuit via les piqûres. Lorsque la personne se frotte ou se gratte, elle fait pénétrer les déjections qui permettront au parasite de circuler dans le sang. A ce stade, les symptômes sont bénins (fièvre, douleurs musculaires, abdominales,...) et de façon non systématique, les premiers signes de l'atteinte peuvent être une lésion cutanée ou un oedème violacé au niveau de l'oeil. Après, la maladie évolue en phase chronique avec atteintes des muscles cardiaques et digestifs pouvant conduire à une insuffisance cardiaque voire au décès. Ce trypanosome peut aussi être transmis via aliments contaminés par les déjections des punaises, transfusion de sang de donneurs atteints, passage placentaire ou accident de laboratoire. Le benznidazole ou le nifurtimox permettent une guérison s'ils sont administrés au stade précoce. La lutte contre le vecteur (épandage d'insecticides dans les habitations) et le dépistage sont utiles.www.inrs.fr, www.who.int, umvf.univ-nantes.fr, www.jle.com.