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Quand les aliments arrivent dans le duodénum, les acides gastriques sont neutralisés par des bicarbonates sécrétés par le pancréas qui produit également des enzymes digestifs actifs en milieu alcalin. Quant à la vésicule biliaire, elle secrète la bile qui va émulsionner les graisses. Ensuite, les nutriments sont absorbés vers les capillaires qui les transfèrent vers le foie.Enfin, au niveau du côlon, l'eau et les sels minéraux sont absorbés et c'est aussi là que se produisent des fermentations bactériennes qui libèrent du butyrate et synthétisent certaines vitamines. L'importance des phénomènes de fermentation et de putréfaction est fonction de l'alimentation. Ainsi un excès de graisses saturées ou de protéines augmente la production de bile alcaline, ce qui favorise la flore de putréfaction avec production de gaz malodorants et de toxines éliminées par le foie en provoquant de l'inflammation. La putréfaction se produit du côté gauche avec des problèmes de coliques. Il faut alors utiliser des draineurs du foie et des régulateurs du transit (fibres), des détoxifiants soufrés et enfin des probiotiques.Les fibres et les sucres, eux, fermentent dans le côlon droit et libèrent du CO2 (non odorant) ainsi que des acides organiques.Afin de limiter la production de gaz, il est important de bien mastiquer et de manger peu à la fois. Certains aliments provoquent des flatulences comme les légumineuses, les choux, les oignons... et la constipation aggrave la production de gaz. D'autre part, certaines substances irritent la muqueuse (médicaments, laxatifs par exemple) et empêchent la réabsorption intestinale des gaz. Certaines épices, par contre, stimulent les sécrétions. Quand la situation devient trop inconfortable, il est parfois nécessaire de prendre des compléments enzymatiques ou des plantes carminatives (fenouil, cumin, anis) pour atténuer le problème.Une alimentation inadéquate donc, trop riche en substances irritantes (sucres, caféine, alcool...), en aliments fermentés (pain, charcuterie, fromage...) ou certains médicaments (AINS, stéroïdes...) enflamment l'intestin. Il en va de même si l'alimentation contient trop de produits d'origine animale riches en protéines et en graisses et pauvre en fibres, ce qui alcalinise le milieu intestinal et favorise la flore de putréfaction au détriment des lactobacilles. Enfin, certaines intolérances alimentaires entraînent aussi une inflammation intestinale." Last but not least ", le stress en augmentant la production de cortisol est également un grand responsable de cette inflammation. Ce déséquilibre microbien favorise le développement de levures et on observe des candidoses chroniques.Les parois d'un intestin enflammé deviennent perméables, c'est le " leaky gut syndrome ". Apparaissent alors des douleurs, des crampes, des ballonnements, des diarrhées et/ou de la constipation. En outre, les nutriments ne sont plus résorbés correctement et certaines déficiences peuvent apparaître (en magnésium par exemple avec des problèmes de spasmophilie), des substances toxiques passent dans la circulation et le foie est surchargé : en résumé, plus rien ne fonctionne correctement.Surnommé le deuxième cerveau, le microbiote est en lien étroit avec le premier et un déséquilibre de la flore intestinale a des répercussion sur tout l'organisme : digestif, neurologique, cutané, immunitaire... Chaque individu possède son propre microbiote qui lui est spécifique mais qui est également influencé par l'alimentation. En cas de déséquilibre, la prise de pro biotiques va favoriser une flore bénéfique (lactobacilles et bifidobactéries) au détriment de la flore pathogène. Chaque souche ayant des effets spécifiques, il est conseillé d'en prendre plusieurs. On constatera alors une amélioration de la digestion et de l'assimilation des aliments, la stimulation de la synthèse des vitamines et des enzymes, un effet barrière au niveau de la muqueuse intestinale, la synthèse de substance antimicrobienne, une stimulation de l'immunité, un meilleur taux de cholestérol... Cette flore sera favorisée par la prise de prébiotiques qui la nourriront.Parallèlement, il est également nécessaire d'éliminer les causes de l'inflammation, notamment en ayant une alimentation plus équilibrée, en diminuant le grignotage qui fatigue le système digestif, en améliorant la mastication, en diminuant le stress... Il est parfois également nécessaire d'aider le système digestif en prenant des enzymes digestives ou de la glutamine. Cet acide aminé assez courant dans l'alimentation (présent dans la viande, le poisson, les produits laitiers, les céréales et les légumineuses) agit sur le maintient de la muqueuse intestinale et réduit la production de cytokines inflammatoires.Parfois, l'ingestion de certains aliments peut provoquer une intoxication avec son cortège de crampes, nausées, vomissements, diarrhées, fièvre....Afin d'éviter la contamination bactérienne de la nourriture, il est primordial de respecter la chaîne du froid, de respecter une bonne hygiène dans le frigo et en cuisine, de bien laver les légumes souillés, de ne pas conserver trop longtemps certains aliments fragiles comme les fruits de mer, poissons, viandes hachées... Rappelons qu'une cuisson suffisante détruit les germes. Bien se laver les mains avant de cuisiner ou après avoir manipulé des aliments crus est aussi une précaution élémentaire.Il existe également des gastro-entérites virales qui se transmettent dans la population et dont les symptômes sont proches.Le traitement d'une intoxication alimentaire dépendra de sa cause et de sa gravité, mais la plupart des personnes se remettent rapidement. Néanmoins, il est important d'insister sur la nécessité de boire suffisamment lors de diarrhée et vomissements, surtout chez les bébés, les jeunes enfants et les personnes âgées. Chez les personnes sensibles, des sels de réhydratation seront parfois nécessaires. La prise de probiotiques accélérera la guérison et, pour lutter contre la diarrhée, on privilégiera les lactobacillus et les saccharomyces. Le gingembre peut également être un allié précieux pour atténuer les nausées et les vomissements.