On le retrouve dans les compléments alimentaires pour la peau, les ongles, les cheveux ou contre les infections....et on l'enlève des colles pour prothèse dentaire.... Alors, faut-il vraiment prendre des suppléments de zinc ?
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Le zinc est l'oligoélément le plus abondant dans l'organisme après le fer. Composant essentiel de plus de 100 systèmes enzymatiques, il intervient au niveau de la digestion et du métabolisme des protéines, lipides et glucides, au niveau de l'immunité, de la croissance et du développement, de la maturation testiculaire, de la cicatrisation, des fonctions neurologiques... La plupart du temps, il est présent sous forme de cation bivalent dans les molécules organiques et sa ressemblance physicochimique avec le cuivre est responsable d'une action antagoniste avec cet élément. De plus, il a une action anti-oxydante. Les apports L'organisme ne possède pas de réserve en zinc et celui-ci est principalement éliminé par les selles et les urines. Il est donc nécessaire d'assurer des apports constants. Les apports journaliers recommandés sont de l'ordre de 11 mg/j pour les hommes et de 8 mg/j pour les femmes. En cas de grossesse et d'allaitement, les besoins en zinc sont majorés. Biodisponibilité Mais il faut également tenir compte de sa biodisponibilité : si le zinc protéique animal est bien résorbé, celui d'origine végétale l'est nettement moins à cause de la chélation du zinc par l'acide phytique contenue dans les fibres végétales. De même, les pesticides et certains conservants alimentaires 'chélatent' également le Zn. Les oxalates végétaux, la caséine du lait, l'acide phosphorique contenu dans certains sodas freinent son absorption. Il en va de même pour l'alcool qui, de plus, accroît son élimination. Quand prendre des compléments ? Dans nos contrées, vu la difficulté d'évaluer le statut en zinc par dosage sanguin, on se réfèrera aux signes de carences avant de donner un supplément : diminution du goût, retards de croissance ou pubertaires, troubles visuels, alopécie, troubles cutanés (surtout près des ongles et autour des orifices), acné, dermatite séborrhéique, mauvaise cicatrisation, fatigue et apathie, diarrhée. Certaines situations comme la grossesse et l'allaitement, une pratique sportive intense, l'âge avancé, un régime végétarien, l'alcoolisme peuvent justifier la prise de supplément à cause de l'accroissement des besoins ou de la diminution des apports. Toxicité Si des intoxications aigües au zinc (à des doses supérieures à 200mg) provoquent des douleurs abdominales, des nausées et vomissements, de la fièvre et des vertiges, une prise chronique de doses allant de 50 à 150 mg/j peut occasionner des troubles gastro-intestinaux plus discrets. Une dose journalière de 25 à 50 mg/j peut diminuer la résorption du cuivre, augmenter le cholestérol LDL et diminuer la fraction HDL et diminuer l'efficacité du système immunitaire. Pour ces raisons, l'autorité européenne de la sécurité alimentaire (EFSA) déconseille un apport de plus de 25 mg/j. Ce qui a poussé certains fabricants de colle pour prothèses dentaires à retirer par prudence le zinc de la composition de leurs produits.