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La notion de dépistage décentralisé, en dehors des structures classiques de dépistage (par exemple dans une unité mobile), et démédicalisé, par du personnel formé mais non professionnel de la santé (par exemple des personnes issues du groupe cible) vise à faciliter l'accès à un test de dépistage en allant à la rencontre d'une population vulnérable face au VIH.La contrepartie de cet accès facilité est l'absence d'un environnement médicalisé. L'Ordre demande dès lors que la décentralisation et la démédicalisation soient correctement évaluées et circonscrites, afin de s'assurer qu'elles sont proportionnelles et pertinentes au vu de l'objectif poursuivi, soit un meilleur dépistage de la population cible.Un encadrement juridiqueLe dépistage relevant de l'exercice de l'art de guérir, il est essentiel qu'il soit encadré juridiquement. Pour cela, le Conseil de l'Ordre demande que des structures de référence, agréées ou reconnues par les autorités compétentes, qui disposent en leur sein de médecins, organisent ces dépistages. Ils doivent offrir toutes les garanties de qualité, d'hygiène et de respect des bonnes pratiques en matière de dépistage.De même, le recrutement et la formation des volontaires doivent être rigoureux.Respect de la confidentialitéDes mesures doivent être prises en vue de garantir la confidentialité et le respect de la vie privée à tous les niveaux, notamment lors de la délivrance des résultats et dans la configuration des lieux.Des mesures de suivi et de soutien adéquates doivent être définies pour éviter que la personne ne soit livrée à elle-même à l'issue du dépistage. Des accords de collaboration avec des structures de soins doivent exister afin que la personne dépistée accède facilement à une prise en charge médicale et à un soutien psychosocial. Le recours au médecin traitant doit être encouragé.Encourager le dépistage via le médecin traitantL'Ordre insiste sur le fait que le test s'insère dans une stratégie globale, et que le test rapide d'orientation diagnostique n'est pas suffisant pour affirmer une séropositivité, et nécessite d'être confirmé par un test de dépistage classique.La formation et la sensibilisation des acteurs de première ligne, notamment les médecins généralistes, au rôle qu'ils peuvent jouer dans le cadre du dépistage du VIH, doivent être aussi une priorité afin de supprimer les freins au dépistage des groupes prioritaires, conclut l'Ordre.