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Cette année, la Plateforme pour l'Amélioration continue de la Qualité des soins et de la Sécurité des patients (PAQS) soutient les institutions de soins dans la mise en place de projets d'amélioration. La première thématique choisie concerne la gestion des médicaments, avec le lancement d'un collaboratif d'apprentissage visant à diminuer les évènements indésirables associés aux médicaments, depuis la réconciliation médicamenteuse jusqu'à leur administration. Pourquoi faire de cette thématique une priorité pour les institutions de soins ? Première raison: les erreurs médicamenteuses (EM) sont très fréquentes. "Selon une revue systématique réalisée en 2019, 25% des évènements indésirables associés aux soins seraient attribués aux médicaments. En milieu hospitalier, on estime qu'environ 4,8 à 5,3% des patients hospitalisés subiraient une erreur médicamenteuse, avec une variabilité significative entre les différents services : les soins intensifs étant les plus touchés et les services d'obstétrique les moins affectés. Les soins primaires et les soins de longue durée sont également concernés. D'une manière générale, 1% de ces erreurs entraînent des événements indésirables graves qui sont considérés comme évitables", explique la PAQS sur son blog. Les EM peuvent survenir à n'importe quelle étape du circuit du médicament (prescription, délivrance, stockage, préparation, administration). Environ 80% de ces erreurs se produisent lors de la prescription (39%) et de l'administration (38%) tandis que les 20% restant se produisent lors de la transcription et de la vérification (12%) ainsi que lors de la distribution (11%). Deuxième raison: l'erreur médicamenteuse est un acte involontaire, mais souvent évitable. De plus, comme les EM sont en général de nature multifactorielle, la prévention nécessite une approche multidimensionnelle, comprenant des interventions organisationnelles et technologiques, tant pour les professionnels de soins que pour les patients. Processus collaboratifCes dernières années, des technologies (traçabilité, aide à la décision, prescriptions informatisées...) ont permis de réduire la survenue d'EM, mais ces solutions sont coûteuses et pas toujours adaptées à chaque situation. Or, des interventions non-technologiques peuvent être très efficaces: interdiction des prescriptions orales, règle des 5B (bon patient, bon médicament, bonne dose, bonne voie et bon moment), double versification pour les MHR, éviter les interruptions lors de l'administration, conciliation médicamenteuse aux points de transition (admission, sortie, transfert...), former et sensibiliser les professionnels aux EM, présence d'un pharmacien clinicien dans les unités de soins, éduquer le patient et sa famille, déclarer les EM et en tirer des enseignements...La PAQS propose donc une méthodologie pour diminuer ces EM et accompagne les équipes tout au long d'un processus collaboratif en définissant le projet, en établissant un ensemble d'indicateurs pertinents, en identifiant les actions à entreprendre en partenariat avec toutes les parties prenantes (patients/résidents, infirmiers, médecin, pharmacien, etc.) et en s'assurant d'évaluer l'impact de ces changements. L'inscription est gratuite, 5 réunions sont prévues, la première aura lieu le 7 juin.