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" Les pharmaciens sont dans la ligne de mire ", écrivent de nombreux pharmaciens belges mécontents sur les forums sociaux. Une 'ligne de mire' à prendre au sens littéral car internet déborde de signalements d'agressions verbales et parfois même physiques envers le personnel de pharmacie. Un pharmacien de Carnet-en-Roussillon, non loin de la frontière espagnole du côté de la mer Méditerranée, a ainsi eu la visite d'un jeune homme qui voulait se procurer de la chloroquine sans ordonnance. Lorsque le pharmacien lui répondit que ce n'était pas possible, il s'est mis à cracher sur le personnel et les personnes présentes dans la pharmacie. La police l'interceptera un peu plus tard. Des pharmaciens de toute la France indiquent que des clients veulent obtenir de la chloroquine et qu'ils se montrent verbalement agressifs quand ils n'en reçoivent pas. En Inde, les employés des pharmacies qui font les livraisons à domicile sont également pris à parti. La nouvelle qui circule là-bas est qu'ils diffuseraient le virus. Idem au Canada où les pharmaciens doivent prendre des mesures pour se protéger des clients agressifs. Au Québec, conseil leur est donné de servir les patients exclusivement via les guichets de nuit. Ces pharmaciens doivent prendre la température de toutes les personnes qui entrent dans la pharmacie et certains clients apprécient peu. Dans le comté britannique de North Yorkshire, une enquête réalisée auprès de 152 pharmaciens montre que 43,5% d'entre eux ont été victimes de comportements violents et agressifs de clients au cours des cinq premiers jours du confinement social. Le CEO d'une des plus grandes chaînes d'officines britanniques a fait savoir à Sky News qu'il avait décidé de fermer plusieurs pharmacies " parce que le personnel était trop exposé au comportement agressif des clients ". Enfin, certains pharmaciens sont la cible privilégiée d'escrocs qui les approchent pour revendre des masques de protection et du gel hydroalcoolique, lesquels sont non conformes.