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La ménopause serait-elle devenue "Trendy"? Ou s'agit-il d'un réel phénomène de société? Il est vrai que pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, des femmes de plus de 50 ans sont actives professionnellement et aspirent à une meilleure qualité de vie. Au point que le monde du travail s'intéresse à la ménopause. Les rapports sur la ménopause (et les menstruations) dans le domaine des ressources humaines n'ont jamais été si nombreux et certains n'hésitent plus à parler de "M" taboos (M pour Ménopause et Menstruations) sur le lieu de travail. Les politiques évoluent aussi au Royaume-Uni et dans divers pays de l'Union européenne notamment. Et chez nous, l'entreprise Securex vient de mener une étude sur "Les symptômes de la ménopause et le travail" en collaboration avec l'Université de Gand. C'est dire si les choses bougent! Après plus de 20 ans, il semble qu'on ose reparler ouvertement aux femmes de traitement de substitution hormonale, de prise en charge globale et de ménopause! Il aura donc fallu attendre 20 ans pour dissiper le traumatisme imprimé par l'étude WHI (Women Health Institute) chez les médecins et chez les femmes. Souvenez-vous: l'étude sur les TSH ayant été interrompue prématurément du fait de l'augmentation du risque de cancer du sein et des risques cardiovasculaires. Et ce, malgré les biais relevés dans l'étude de 2002 (femmes de 63 ans en moyenne, en surpoids (30%) et en moins bonne santé, etc.)! Résultats: une génération de femmes ménopausées a été sacrifiée et négligée en raison des peurs liées au TSH. Aujourd'hui, la prescription des TSH reprend du galon parce qu'elle a de l'intérêt chez certaines femmes pour soulager des symptômes invalidants et parce qu'elle protège les femmes sur le plan cardiovasculaire. Aujourd'hui la prescription se fait au cas par cas, en début de ménopause et en concertation avec le médecin sur base de l'évaluation de la balance bénéfice/risque, des antécédents médicaux et de l'impact sur la qualité de vie. Aujourd'hui, le mot d'ordre est simple: chaque femme mérite une prise en charge personnalisée! Car il y autant de (péri)ménopauses qu'il y a de femmes. Sur base d'examens médicaux, d'écoute et de ressenti, les médecins sont invités à puiser dans les solutions thérapeutiques validées et annexes pour accompagner au mieux chaque femme dans l'évolution de sa vie. Si les médecins (gynécologue et/ou médecin généraliste) ont un rôle central dans la prescription des traitements médicamenteux susceptibles de soulager les femmes en (péri) ménopause, il est évident que le pharmacien reste un acteur de première ligne pour aider les femmes à faire le lien entre l'apparition de certains symptômes et la (péri)ménopause. Chez les femmes dès l'âge de 45 ans, le pharmacien doit se montrer particulièrement attentif aux plaintes liées aux symptômes suivants: - Irrégularités des cycles (+/- importantes) - Bouffées de chaleur (75 à 80% des femmes) Durée: 30 secondes à 5 minutes - suivies de frissons - Sueurs nocturnes - Sensibilité mammaire - Sautes d'humeur - Aggravation des migraines - Troubles du sommeil (déprime, irritabilité, nervosité, insomnie,...) - Fatigue - Difficultés de concentration - Etc. Comme le montre l'étude Elisa(3) publiée en 2022 et menée auprès de 5 000 femmes au CHU de Toulouse: 44% des femmes interrogées n'évoquent pas leurs symptômes auprès des professionnels de santé. Et pourtant 87% d'entre elles en souffrent, mais acceptent de souffrir en silence parce qu'elles ne savent pas que ces symptômes peuvent être soulagés. Elles attribuent souvent ces symptômes au stress, au vieillissement ou à leur mode de vie et se privent inconsciemment de traitements susceptibles d'améliorer leur qualité de vie et leur santé au long cours.