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Choléra, diphtérie, Ebola, hépatites, influenza, rougeole, méningite, oreillons, coqueluche... la liste est désormais longue des maladies évitables grâce à la vaccination. La fin du mois d'avril était consacrée à la sensibilisation à cette méthode de prévention. A cette occasion, l'AFMPS rappelle que si un vaccin contre le coronavirus est en cours de développement (70 candidats vaccins sont actuellement à l'étude dans le monde), pour d'autres maladies, les vaccins existent bel et bien. " Mais, nous observons quand même une baisse de la couverture vaccinale en Europe. Changeons ça ! ", souhaite-t-elle. De son côté, le Groupement pharmaceutique de l'Union européenne (PGEU/GPUE) encourage les professionnels de santé à jouer pleinement leur rôle pour combattre les mythes et fakenews sur les vaccins et donner aux patients une information compréhensible et factuelle sur la vaccination. La campagne de la coalition pour la vaccination qui réunit pharmaciens, médecins et infirmiers incite ainsi les pays à poursuivre leurs services de vaccination systématique. " Aujourd'hui, le coronavirus nous rappelle le rôle vital de la vaccination dans la protection communautaire. Nous devons utiliser ce moment pour augmenter le taux de couverture vaccinale en Europe ", a insisté Duarte Santos, président de la PGEU. Chez nous, le site vaccination-info.be est une mine d'informations validées. " L'épidémie de coronavirus actuelle ne doit pas nous faire oublier que d'autres maladies dangereuses, voire mortelles, sont encore en circulation. Mais pour contrer celles-ci, un geste suffit : se faire vacciner. Ce geste est primordial pour ne pas voir s'ajouter à l'épidémie de coronavirus d'autres épidémies qui pourraient elles aussi entraîner un engorgement des structures de soins de santé. Ceci est d'autant plus important pour les enfants de moins de 15 mois qui sont plus vulnérables aux maladies évitables par la vaccination. C'est la raison pour laquelle, même en période d'épidémie de coronavirus, il est conseillé aux enfants en bonne santé de recevoir les vaccins prévus par le Programme de vaccination de la Fédération Wallonie-Bruxelles aux dates recommandées dans le calendrier ", insistent les responsables de vaccination-info.be. L'OMS, quant à elle, a publié de nouvelles directives pour aider les pays à protéger les services de vaccination essentiels pendant cette crise du coronavirus. Elle rappelle que chaque année des millions de vies sont sauvées grâce à la vaccination qui est reconnue comme l'une des interventions de santé les plus efficaces pour un coût réduit. Or, près de 20 millions d'enfants ne sont pas ou pas assez vaccinés... De plus en plus de pays autorisent les pharmaciens à prendre une part active dans la vaccination. L'année dernière, la France a par exemple généralisé la vaccination contre la grippe en officine. De l'autre côté de la planète, dans le Queensland, un état d'Australie, les pharmaciens peuvent désormais administrer les vaccins contre la grippe, le pneumocoque et le méningocoque et, dès que le vaccin contre la SARS-CoV-2 sera disponible, ils pourront également le proposer aux patients. Le ministre de la santé Steven Miles estime en effet que la vaccination de masse contre ce coronavirus exige de s'assurer de disposer des capacités de fabrication, de distribution mais aussi d'administration de ce vaccin. En Belgique, l'idée fait lentement son chemin. Ainsi, en septembre dernier, les Académies royales de médecine, francophone et néerlandophone, ont remis un avis favorable estimant que " sur le plan de la santé publique, il paraît sensé qu'un maximum de professions de soins capables d'effectuer une vaccination de qualité soient légalement autorisées à y procéder ". Après analyse de la situation dans le monde, elles concluaient : " En fonction des besoins de prévention et de la maximalisation du niveau de protection des populations à risque, la portée et l'impact des programmes de vaccination doivent être aussi élevés que possible. Afin d'atteindre un degré optimal de vaccination contre la grippe de la population à risque, il convient de surmonter un maximum d'obstacles. Les Académies pensent que le fait d'autoriser les pharmaciens à vacciner de manière autonome permettrait une application fluide et rapide des programmes de vaccination contre la grippe et d'augmenter le nombre de vaccinations antigrippales de façon générale ". En pratique, les Académies se sont prononcées pour que la législation autorise les pharmaciens à administrer le vaccin contre la grippe (aux groupes à risque), moyennant une formation (6-8 h théorique et pratique, à répéter tous les 3 ans) et un cadre logistique adéquats. Ce qui, pour elles, suppose également qu'ils participent à l'enregistrement et donc, qu'ils aient accès aux systèmes d'enregistrement des vaccins (e-Vax en Fédération Wallonie-Bruxelles, Vaccinnet en Flandre). Malheureusement, en ces temps de crise sanitaire et de confinement, tous les projets de ce type sont retournés au frigo...