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La première étude DIGAMI (Diabetes Mellitus Insulin Glucose Infusion in Acute Myocardial Infarction) est une étude prospective, randomisée, en ouvert avec analyse en aveugle du critère d'évaluation. Dans l'étude, 620 patients, avec ou sans diagnostic confirmé de diabète, mais bien avec une glycémie supérieure à 11 mmol/l, ont été inclus. Ils ont été hospitalisés dans 19 hôpitaux suédois, entre le 1er janvier 1990 et le 31 décembre 1993. Dans les 24 heures précédentes, il y avait eu présomption d'un infarctus aigu du myocarde. Le critère d'évaluation principal était la mortalité, tant dans l'étude d'origine que dans l'analyse actuelle, 20 ans plus tard. Randomisation Près de la moitié des patients (n=306) ont été randomisés pour recevoir un traitement intensif pendant au moins 3 mois, à base d'insuline et destiné à faire baisser la glycémie. Les autres (n=314) ont reçu la norme de soins de l'époque pour faire baisser la glycémie. La randomisation a été effectuée au moyen d'enveloppes scellées mais par la suite, le traitement n'a pas été suivi en aveugle pour des raisons de sécurité. Survie plus longue Sur une période de suivi moyenne de 7,3 ± 6,6 ans, 89 % des patients sont décédés dans le groupe traité de manière intensive et 91 % dans le groupe traité selon la norme de soins. La médiane de survie était respectivement de 7,0 ans et 4,7 ans (RR 0,83 ; IC à95 % : 0,70-0,98 ; p = 0,27). L'effet du contrôle intensif de la glycémie s'est manifesté jusqu'à 8 ans après la randomisation, avec une hausse de la survie de 2 à 3 ans. Dans le contexte actuel Le contrôle intensif de la glycémie a donc eu dans cette étude un effet à long terme sur la survie. Les auteurs sont bien conscients que l'impact de la baisse de la glycémie sera moins marqué aujourd'hui en raison des traitements destinés à abaisser la pression artérielle et le taux de lipides, lesquels sont davantage effectifs. Un meilleur contrôle glycémique peut toutefois encore s'avérer important pour une survie plus longue après un infarctus du myocarde.