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Selon l'enquête de couverture vaccinale 2019-2020 sur la vaccination contre les HPV chez les élèves de 2e secondaire dans l'enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le taux de couverture vaccinale de la 2e dose de vaccin contre les HPV est de 47% dans ce public (50,2% chez les filles et 45,4% chez les garçons). "L'objectif du programme HPV étant d'atteindre 80% de couverture chez les jeunes filles. Nous sommes loin du résultat espéré", estime l'asbl O'YES (Organization for Youth Education & Sexuality) et une vingtaine de signataires de cette carte blanche. Pourquoi ne se fait-on pas vacciner? L'asbl O'YES a mené une enquête qui avance trois raisons principales: un manque d'information sur la vaccination contre les HPV, une réticence de la part de certains parents et un prix élevé."Après avoir reçu un minimum d'informations, la majorité de personnes (63,2%) non vaccinées semble prête à se faire vacciner. Une plus grande sensibilisation est donc nécessaire pour améliorer le taux de couverture, mais cela ne résoudra pas l'inégalité de santé liée au genre concernant l'accès au vaccin. En effet, les filles et les garçons peuvent se faire vacciner via le programme scolaire de la FWB jusqu'à 15 ans/pour les jeunes nés à partir de 2006. Ensuite, pour les filles qui ont manqué cette opportunité, il existe un remboursement jusqu'à 18 ans via leur médecin traitant et/ou les pharmacies. Mais pour les garçons, cette opportunité n'existe pas! Ils paient donc €382,5 de plus que les filles pour une vaccination complète. Et ce, malgré l'avis du Conseil Supérieur de la Santé (CSS) qui est de vacciner les filles et les garçons jusqu'à 26 ans", rappellent les auteurs de la carte blanche. "A l'heure actuelle, les garçons de plus de 15 ans ne peuvent pas se protéger contre ce virus qui risque de leur causer des condylomes et/ou des cancers. Les HPV sont responsables de la majorité des cancers de la bouche, la gorge, l'anus et le pénis pour lesquels seul le vaccin est une approche efficace. De plus, les traitements curatifs sont extrêmement mutilants. En outre, vacciner les garçons permet de protéger les filles qui ne sont pas vaccinées et contribue à l'effort collectif de lutte contre les HPV". "Il en est de même pour les hommes gays et bisexuels, ainsi que les autres hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH). Alors qu'ils représentent la population la plus touchée avec une fréquence de cancers anaux et de condylomes très élevée, ils n'ont pas accès au remboursement du vaccin. L'incidence du cancer anal est 40 fois supérieure à celle connue par la population générale pour les HSH et 120 fois supérieure pour ceux d'entre eux vivant avec le VIH. La mortalité des HSH, suite à un cancer anal est de 31% dans les trois ans suivant le diagnostic. Il est indispensable de leur donner cet accès pour qu'ils puissent se protéger et, par conséquent, limiter les transmissions". "Il en est de même pour les personnes immunodéprimées. Certains pays ou régions d'Europe, telles l'Ecosse, l'Irlande ou encore l'Italie du Nord (Veneto, Friuli Venezia Giulia) proposent la vaccination gratuite pour ces deux groupes, parfois même sans limitation d'âge"."Récemment, un jeune homme a dénoncé cette situation, n'ayant pas le même accès au vaccin que les filles de son âge et a déposé plainte. Avec le soutien de l'Institut pour l'Égalité des Femmes et des Hommes, le plaignant a donc permis d'établir cette situation comme une discrimination fondée sur le sexe et sur l'orientation sexuelle. Le 30 mars dernier, le tribunal du travail de Bruxelles a décrété que cette inégalité concernant le remboursement de la vaccination contre les HPV est bel et bien "une infraction à la Loi Genre et à la loi Anti-discrimination". Cette décision est une grande avancée vers l'égalité", se réjouissent-ils."C'est pourquoi, nous souhaitons interpeller les autorités compétentes et les travailleurs de la santé afin de collaborer dans un effort concerté pour continuer la lutte contre cette inégalité. Plus concrètement, nous souhaitons obtenir:-le remboursement de la vaccination pour les garçons jusqu'à 18 ans-un remboursement pour les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH) jusqu'à 40 ans-un remboursement pour les personnes immunodéprimées sans limitation d'âge. Ces revendications rejoignent les recommandations du Conseil Supérieur de la Santé, ainsi que les recommandations européennes et mondiales". https://www.depistagecoluterus.behttps://www.les-hpv.be