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L'urgence dans laquelle se fait la course aux vaccins contre le Covid-19 ne va pas sans inquiéter la population. Et les annonces comme celles de la Russie qui entend lancer des campagnes massives de vaccination avec son vaccin Sputnik V dès octobre ne font qu'attiser la méfiance. Dans ce contexte, le Forum économique mondial (FEM) a demandé à Ipsos de sonder 19.519 personnes (16 à 74 ans), réparties dans 27 pays, pour connaître leur opinion à l'égard d'un éventuel vaccin contre le Covid-19. (enquête Global Advisor du 24 juillet au 7 août 2020)Résultats?74% des personnes interrogées déclarent qu'elles auraient recours à ce vaccin s'il était disponible, dont 37% affirmant être fortement d'accord et 37% étant relativement d'accord. Cette nuance dans les réponses favorables inquiète quelque peu le FEM parce qu'additionnés aux 26% qui refuseraient catégoriquement le vaccin (15% relativement contre et 12% fortement opposés), le manque d'adhésion à cette vaccination risquerait de compromettre l'efficacité collective du vaccin contre le SARS-CoV-2. Quels sont les pays les plus favorables? La Chine se distingue par son optimisme avec 97% d'adhérents et 87% qui pensent qu'un vaccin sera prêt cette année, alors que la majorité ne s'attend pas à ce qu'il soit disponible avant 2021.On trouve ensuite le plus de personnes favorables à ce futur vaccin en Australie, Brésil et Inde (88% à 87%). En revanche, les taux les plus faibles sont observés en Russie (54%), Pologne (56%), Hongrie (56%) et France (59%). Dans la plupart des pays, ceux qui sont d'accord sont plus nombreux que ceux qui ne le sont pas. Entre ces deux extrêmes, se placent l'Allemagne et les États-Unis où environ deux tiers des répondants sont prêts à se faire vacciner. La Belgique se trouve dans cette tranche avec 70% de personnes favorables. Pour Arnaud Bernaert (FEM), "les 26% qui n'ont pas confiance dans ce vaccin sont suffisants pour compromettre l'efficacité du déploiement d'un vaccin Covid-19. Il est donc essentiel que les gouvernements et le secteur privé s'unissent pour renforcer la confiance et garantir que la capacité de production répond aux besoins d'un programme de vaccination mondial". Quelles craintes?Qu'est-ce qui motive les réticences à se faire vacciner contre le Covid-19? La grande majorité des personnes interrogées évoquent d'abord la crainte d'effets secondaires (56% au niveau mondial), ensuite le doute quant à l'efficacité d'un vaccin (29%) et puis, le fait de ne pas se sentir assez menacé par cette infection (19%). Signalons que l'opposition aux vaccins en général est citée par 17% des répondants dans le monde (mais par 22% en Belgique et 24% en France, contre 9% en Chine et 7% au Brésil). C'est pour quand?Quant à savoir quand un tel vaccin sera disponible, 59% des personnes interrogées ne pensent pas que ce sera avant fin 2020. Comme dit plus haut, ici aussi la Chine brille par son optimisme: 87% y croient, alors qu'ils sont 75% en Arabie saoudite et 74% en Inde. A contrario, le scepticisme est de mise dans notre pays (77%). Comme en Allemagne, au Japon et en Pologne où moins d'un adulte sur 4 pense qu'un vaccin sera prêt au cours des 4 prochains mois.