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L'expérience visait à prévenir et corriger les erreurs médicamenteuses grâce à l'obtention d'une liste exhaustive de tous les médicaments pris ou à prendre par le patient avant son hospitalisation, qu'ils soient prescrits par le médecin ou pris en automédication. Concentrée sur les patients de plus de 65 ans lors de leur admission, l'enquête, menée pendant cinq ans dans neuf établissements, a montré que sans cette conciliation, en moyenne un patient sur deux aurait présenté dans son traitement une erreur médicamenteuse. Ainsi sur 27.447 patients conciliés, 46.188 situations présentant un écart entre le bilan médicamenteux établi à l'admission et la prescription en cours ont été constatées une fois le patient hospitalisé, révèle l'expérimentation baptisée 'Med'Rec'. Sans cette conciliation, 5 % de ces erreurs auraient pu avoir des conséquences cliniques 'graves' pour le patient, révèle l'expérience. Une étude réalisée en 2009 a également établi que 51,2 % 'des événements indésirables graves' liés aux médicaments sont considérés comme évitables et 54,5 % ont motivé une hospitalisation, a rappelé la HAS lors d'une conférence de presse. " On ne peut pas continuer à avoir des malades qui meurent parce que l'on ne connaît pas leur traitement médicamenteux ", s'est insurgée Claude Rambaud, vice-présidente du Collectif interassociatif sur la Santé (CISS), représentant les patients. " Il faut dire aux patients de venir à l'hôpital avec leurs ordonnances ", a poursuivi Mme Rambaud qui regrette que cette conciliation ne soit pas systématique.La responsable milite pour que soit mis en place, comme aux Etats-Unis, un dispositif appelé 'Blue Button', permettant de télécharger sur son portable les traitements et données essentielles des examens afin de pouvoir les partager avec les professionnels de santé à tout moment.La HAS a de son côté indiqué qu'elle allait mettre en place un guide afin d'accompagner la mise en oeuvre de la conciliation médicamenteuse dans les établissements de santé.