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Minerva, la revue belge d'Evidence Based Medicine (Minerva 2022;21(3):50-53), publie les résultats d'une méta-analyse consacrée au traitement analgésique de la gonarthrose et de la coxarthrose, se demandant si les opioïdes doivent être proscrits. Cette méta-analyse a retenu 192 études totalisant 102.829 patients.Résultats? "Cinq préparations orales (diclofénac 150 mg/jour, étoricoxib 60 et 90 mg/jour et rofécoxib 25 et 50 mg/jour) avaient une probabilité ≥ 99% d'efficacité du traitement d'atteindre et dépasser le seuil de réduction minimale cliniquement pertinente. Le diclofénac topique (70-81 et 140-160 mg/jour) avait une probabilité ≥ 92,3% d'efficacité du traitement d'atteindre et dépasser le seuil de réduction minimale cliniquement pertinente. Tous les opioïdes avaient une probabilité ≤ 53% d'efficacité du traitement d'atteindre et dépasser le seuil de réduction minimale cliniquement pertinente. En ce qui concerne l'amélioration de l'activité physique, toutes les interventions ont amené une amélioration par rapport au placebo sauf la nabumétone à 1000 mg/j et le paracétamol en dessous de 2g/j. Les meilleurs scores ont été obtenus par le rofécoxib (25 mg/j) et le naproxcinod (AINS de la classe des CINODs) (1500 mg/j). 18,5%, 0% et 83,3% des AINS oraux, des AINS topiques et des opioïdes, respectivement, présentaient un risque accru d'abandon en raison d'événements indésirables et 29,8%, 0% et 89,5% des mêmes présentaient un risque accru d'effet indésirable"."Cette synthèse méthodique avec méta-analyse en réseau souffre des limites méthodologiques inhérentes à ce type d'exercice. Les résultats semblent montrer qu'un usage topique d'AINS (diclofénac 70-81 mg/j) est efficace sur les douleurs arthrosiques du genou et de la hanche, sans présenter d'effets indésirables trop importants, tout en étant associé à une adhérence optimale. Les AINS oraux (diclofénac 150 mg/j) et les coxibs (étoricoxib 60mg/j) semblent présenter les meilleurs résultats en termes d'efficacité sur la douleur et les fonctions. Leur usage à long terme est à proscrire et les comorbidités restreignent leurs usages. Les opioïdes n'ont aucune place dans cette prise en charge, ni en termes d'efficacité clinique, ni en termes de sécurité", concluent les auteurs.