La recherche clinique menacée en nos terres ?

L'inquiétude de pharma.be à ce sujet n'est pas neuve. L'association y avait d'ailleurs déjà consacré une conférence en mars dernier. Ce n'est qu'en regardant la succession de chiffres et leur retranscription graphique que l'on peut vraiment comprendre la réelle nécessité d'intervenir. L'année dernière, le nombre d'études cliniques menées en Belgique a diminué de 17 % par rapport à 2008. InstabilitéEn outre, le secteur des études cliniques est bien plus fragile qu'il y a quelques années. On investit toujours moins dans la R&D, les revenus de la vente de médicaments baissentt en raison de la chute d'une série de brevets de blockbusters, la pression éthique s'accentue et le patient formule de plus en plus d'exigences au niveau de l'information, du recrutement et du protocole. Dans le même temps, les demandes en études cliniques ne cessent de frapper au portillon, en raison de la hausse de la prévalence des maladies et de la volonté du patient de bénéficier de soins toujours plus pointus et personnalisés. La situation de la Belgique transparait clairement dans l'évolution du nombre d'études cliniques (voir tableau). En 2006, notre pays en comptait encore 524 ; un chiffre qui a continué ensuite sa progression pour atteindre un sommet de 624 en 2008. Deux ans plus tard, il n'y avait plus que 517 études. La baisse a surtout touché le nombre d'études en phase 2 (-25 %). Heureusement, il semble que prises ensemble, les études en phase 1 et 2 se stabilisent et augmentent légèrement par rapport à 2009. Changement Au niveau mondial, les pays émergents gagnent sans cesse du terrain. La Belgique continue à obtenir des résultats honorables, mais les essais cliniques restent encore 10 % plus chers que dans un pays comme la Pologne, voire même 20 % plus chers que dans des pays comme la Chine et la Russie. Dans les données par habitant, la Belgique décroche un très bon score et siège dans le top européen. Mais la participation des enfants et des adolescents aux études cliniques continue de diminuer chez nous, contrairement au reste de l'Europe.