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Partout dans le monde de la pharmacie, on parle beaucoup de l'élargissement des compétences du pharmacien, mais qu'en pensent les premiers concernés, à savoir les patients ? Pour le savoir, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) français a mené une enquête, entre le 19 janvier et le 21 février, en collaboration avec France Assos Santé, à laquelle 1182 patients ont répondu. Les résultats confirment que les nouvelles missions dévolues au pharmacien d'officine ces dernières années et qui se concentrent sur l'accompagnement du patient (entretiens pharmaceutiques, dépistage, vaccination, bon usage du médicament...) répondent à une réelle attente de la population. Ainsi, concernant la vaccinations grippe et Covid proposées en pharmacie, 94% se disent satisfaits et près de 90% favorables à ce que les pharmacies en pratiquent d'autres. De même, au-delà du Covid, 89% sont favorables à la réalisation d'autres dépistages en pharmacie (glycémie, hypertension, cholestérol, grippe, VIH...). Par rapport à la continuité des soins, 88% souhaitent que le pharmacien puisse renouveler les traitements chroniques, lorsque l'ordonnance est expirée et que le médecin est indisponible. Si le médecin est disponible, cette demande reste forte dans la mesure où le pharmacien et le médecin collaborent.En outre, 85% réclament une prise en charge de certaines pathologies (rhume, angine, cystite, allergies, douleurs dentaires, douleurs gastriques et troubles digestifs) directement en officine (en informant le médecin) et que ce parcours soit remboursé. Une majorité (87%) souhaite que pharmacien, infirmier et médecin soient informés avant la sortie de l'hôpital pour mieux organiser et sécuriser le retour à domicile. De même, lorsqu'ils sont dans l'impossibilité de se déplacer, près de 90% trouvent utile que le pharmacien dispense le traitement à domicile.En revanche, les entretiens pharmaceutiques proposés aux asthmatiques, aux patients sous anticoagulant, aux polymédiqués, aux femmes enceintes et aux patients qui prennent des traitements anticancéreux restent encore peu connus de la population française (54% ne connaissent pas ces missions), alors que la majorité (95%) reconnaît qu'ils sont utiles pour le suivi et le bon usage des médicaments. "Dans un contexte de difficultés d'accès aux soins, les attentes des patients sont fortes. Les pharmaciens d'officine répondront présents, comme nous l'avons toujours fait, avec efficacité et professionnalisme, de manière homogène sur tout le territoire, à condition cependant que le gouvernement donne à la profession les moyens légaux, organisationnels et financiers pour y parvenir. Il convient aussi que les patients soient mieux informés des différents services dont ils peuvent bénéficier en pharmacie", conclut l'USPO.