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La ministre Maggie De Block a été particulièrement interpellée en février 2015 par Laurette Onkelinx qui, voyant que son propre plan sida était ajourné faute de moyens, a montré son courroux à la Chambre. Le plan Onkelinx prévoyait un coordinateur-VIH chargé de mettre en place des transversalités entre les communautés. Deux centres de traitement, Bruges et Namur, étaient planifiés. Des améliorations étaient attendues en matière de prévention ou de distribution de préservatifs gratuits. Début 2015, c'est donc une véritable gifle pour l'ancienne ministre socialiste de la Santé publique lorsqu'elle apprend qu'il ne reste pas grand-chose de son plan. En effet, le groupe de travail VIH a été intégré dans le groupe de travail maladies chroniques. Il n'y a plus de budget pour un coordinateur national. Et, cerise sur le gâteau, Maggie De Block souligne " qu'il n'y a pas d'urgence" ! Un an après, la ministre libérale a, semble-t-il, réfléchi et conclu que le sida valait mieux qu'une approche superficielle. Entre-temps, le Comité de monitoring chargé d'assurer le suivi de l'avancement du plan VIH vient de publier son premier rapport. " Ce rapport est important car il nous permet d'une part, de suivre la situation en matière de VIH/sida sur le terrain, et d'autre part, de mieux faire connaître à la population les facilités qui existent en matière de lutte contre le VIH et le sida dans notre pays ", précise la ministre. " Je salue à cet égard les efforts accomplis par les acteurs du terrain et les pouvoirs publics. " L'occasion pour la ministre Open-VLD de présenter ses priorités pour 2016, reprenant l'appellation de sa prédecesseuse de " plan VIH ". Les priorités Ces priorités sont axées d'une part sur l'accompagnement médical des travailleurs du sexe. Dans ce cadre, 4 associations Ghapro, Pasop, EspaceP et Alias impliquées dans cet accompagnement voient leur subvention prolongée pour une période de 3 ans. Le montant total se monte à 648.000 euros en 2016, partagé comme suit : 216.875 euros pour Ghapro, 178.425 pour Pasop, 169.948 pour EspaceP et 82.750 pour Alias. Un panachage qui rappelle là aussi l'ancienne ministre de la Santé. " En 2015, Ghapro, Pasop, EspaceP et Alias ont pu toucher 3.879 travailleurs du sexe et ont effectué 9.842 consultations. Ces mêmes chiffres s'élevaient respectivement à 3.790 et à 9.010 en 2014 ", justifie la ministre. Deuxième axe : le soutien financier aux centres de référence sida qui interviennent dans l'offre de dépistage anonyme du VIH et dans l'offre complète de dépistage incluant d'autres infections sexuellement transmissibles (IST), détaille la ministre. Les centres fournissent également les médications antivirales à usage prophylactique contre le VIH. Ils constituent l'axe central de la politique de la ministre. " Deux nouveaux centres de référence sida ont été reconnus fin 2014, portant le total à 11 centres en Belgique. Les derniers centres agréés sont situés à Mont-Godinne et Bruges ", explique la ministre. " Le but de ces centres de référence sida est d'amener ou de maintenir le patient vivant avec le VIH (avec sa coopération) dans des conditions optimales. " Le gouvernement affirme libérer chaque année 6,6 millions d'Euros pour le financement de ces centres. Le Plan VIH comprend 58 actions en tout. Il vise in fine " à diminuer toutes formes de stigmatisation".