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En 1868, la norme de 37°C (98,6° Fahrenheit) a été fixée par le médecin allemand Carl Reinhold August Wunderlich. Un chiffre régulièrement contesté depuis par plusieurs chercheurs l'estimant trop élevé. Récemment, une équipe de l'Université de Stanford a analysé les mesures prises à 3 époques différentes: entre 1862 et 1930, entre 1971 et 1975 et entre 2007 et 2017. Elle a publié ses résultats dans eLife. Julie Parsonnet et ses collègues ont ainsi pu démontrer que les tendances à la baisse de la température corporelle sont le reflet de changements survenus dans l'environnement plutôt que d'erreurs ou biais de mesure. Leur analyse de 677.423 mesures provenant de ces trois groupes a confirmé les tendances relevées dans des études antérieures, comme une température corporelle plus élevée chez les jeunes, les femmes, les personnes de grande taille et à des moments plus tardifs de la journée. Ils ont calculé que la diminution de la température corporelle atteignait 0,03°C à chaque décennie.Comment l'expliquer? Ils formulent l'hypothèse que cette réduction pourrait être due à une diminution de l'inflammation à l'échelle de la population: "L'inflammation produit toutes sortes de protéines et de cytokines qui activent le métabolisme et augmentent la température", explique Julie Parsonnet. Cette équipe avance encore l'hypothèse du confort de vie à chaleur ambiante constante qui contribue à un métabolisme moins élevé. Un environnement plus régulier en chaleur diminue la nécessité de dépenser de l'énergie pour maintenir une température corporelle constante. "Ce changement substantiel et continu de la température corporelle (un marqueur du métabolisme) donne un cadre pour comprendre les changements survenus dans la santé humaine et la longévité en 150 ans", concluent ces chercheurs.