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Reconnu légalement comme tel, le pharmacien reste le garant de la bonne délivrance des médicaments. Il se doit de conseiller le patient et de surveiller de près la bonne prise des produits délivrés. Or il ne semble pas toujours accomplir correctement son devoir, comme se plait à le rappeler périodiquement Test-Achats. Dernière preuve à l'appui brandie par l'association de défense des consommateurs : un " mystery shopping " mené dans 55 pharmacies du pays. Accusant de bien piètres résultats, cette enquête pointe du doigt la trop grande négligence du pharmacien au niveau des interactions médicamenteuses, responsables chaque année de près de 3 % des hospitalisations. Un pharmacien bien trop docile Lors de ces visites surprises, le pharmacien était confronté à deux médicaments incompatibles en termes d'interactions, combinant chaque fois un médicament sous prescription et un autre en vente libre : un anticoagulant et de l'aspirine 500mg (risque d'hémorragie) ; une pilule contraceptive et un produit phyto à base de millepertuis (risque de saignements entre les règles et d'inefficacité de la pilule). " Résultats lamentables "Sur les 51 pharmaciens interrogés à deux reprises, 21 sont donc tombés dans le panneau et ont délivré les deux médicaments, 22 ont correctement réagi dans l'un des deux scénarios. Seuls 8 pharmaciens ont posé les bons gestes dans les deux cas. Pire : la moitié des pharmaciens n'ont pas posé la moindre question en remettant le petit sachet à leur 'faux' patient. Des résultats tout bonnement scandaleux pour Test-Achats. " Le pharmacien ne se montre pas du tout à la hauteur de son rôle de prestataires de soins ", a souligné Ann Lievens, auteur de l'enquête et...pharmacienne. " Il ne pose pas assez de questions et ne maitrise pas l'historique de son patient. Or il doit être bien plus qu'un simple vendeur de boîtes sympa ".