Un avis qui provoque de vives quintes de toux

Panique au village OTC : un avis de la Commission des médicaments recommande de resserrer le cadre des indications des antitussifs. Ces produits ne pourraient plus être vendus aux enfants de moins de 12 ans et devraient, pour une large partie d'entre eux, passer sous prescription. Un fameux revirement qui n'est pas au goût de tout le monde.

...

Avant de formuler un avis définitif, la Commission des médicaments a soumis sa proposition aux différents interlocuteurs concernés. Les commentaires n'ont d'ailleurs pas tardé à fuser de toute part. Bachi, l'association représentant les produits OTC, estime la mesure totalement démesurée et inacceptable. " Nous ne comprenons absolument pas l'avis préconisé ", affirme Hilde De Jonge, administrateur-délégué de Bachi. " L'expérience clinique de ces médicaments sur le terrain est énorme. En outre, aucune donnée disponible ne permet de justifier de telles mesures. La qualité et la sécurité de ces médicaments sont pratiquement irréprochables. En prenant ces mesures, la Belgique serait le seul pays de l'Union européenne à imposer aux antitussifs la contre-indication pour les moins de 12 ans, soit six ans de plus que la contre-indication la plus stricte de l'UE. En Belgique, contrairement aux autres pays européens, ces produits sont vendus exclusivement en pharmacie. Le rôle central de la pharmacie en tant que canal de distribution exclusif pour les médicaments n'est ici pas reconnu ni valorisé. Or le rôle de conseiller joué par le pharmacien et le suivi thérapeutique qu'il offre au patient, garantissent un usage sûr et adapté des médicaments et des produits de santé. "Effets néfastes Bachi craint également que ces mesures n'aient des effets pervers. " Il n'y aurait plus de garantie pour empêcher les risques éventuels de mauvais usage de ces médicaments ", s'inquiète Hilde De Jonge. " Les patients chercheront une alternative en dehors du circuit officinal ou sur Internet. Ces mesures entravent aussi la liberté thérapeutique du médecin, tout comme le suivi thérapeutique du pharmacien. "Ouverture d'une brèche Pour Johan Marchand, cet avis de la Commission entrouvre la porte à d'autres changements. " Il marque peut-être le lancement d'un débat que nous réclamons depuis longtemps. Car les antitussifs ne sont pas les seuls médicaments prêtant à discussion. Des mesures drastiques doivent être prises dans bien d'autres domaines. "